mardi 28 avril 2009

Dans le poste...

Il y a quelques temps déjà sont parues les chroniques TV de François Mauriac ("On n'est jamais sûr de rien avec la télévision" Chroniques 1959-1964. Bartillat)
Dans le bureau où je me tiens au coin de la lampe en ces temps diluviens, je feuillette avec ravissement les coups de pattes et les coups de coeur du Raminagrobis bordelais. C'est la redécouverte d'émissions depuis longtemps passées à la trappe de l'audimat. Citons en vrac "Intervilles", "La caméra explore le temps", "Cinq colonnes à la une"...
Je ne résiste pas au plaisir de citer quelques morceaux de bravoure :
- A propos d'un "Intervilles" Tarbes-St Malo : "Tarbes a gagné sans drame, bien que le néronien Guy Lux ne se soit pas privé de livrer quelques chrétiens sinon aux bêtes, du moins à une vache furieuse, que Simone Garnier avait beau appeler "vachette" pour nous rassurer ; en réalité elle était aussi vache qu'une vache peut l'être. Enfin, elle n'aura tué personne ; mais les "Oh là là" répétés de Simone Garnier exprimaient l'angoisse d'un peuple qui n'est plus assoiffé de sang comme celui de Rome."
- A propos d'un épisode de "La vie des animaux" :
"Oh ! Que je voudrais que Claude Darget ne nous ait pas trompés et qu'il n'y ait eu aucun trucage dans cette scène à laquelle nous assistons : une mère phoque se sacrifiant, lorsque l'ours blanc surgit, pour laisser à son petit le temps de gagner la mer : "Il n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie". Les animaux ont part eux aussi à cet amour... du moins si Claude Darget ne s'est pas moqué de nous."
- Sur le couronnement de Paul VI : "La plus belle image fut la dernière : Paul VI porté au dessus d'une foule humaine dans le crépuscule romain qui s'étendait lentement sur la ville, et, on eût dit, sur le monde. Le Saint-Père avait enlevé ses lunettes et nous avons vu son vrai visage, son vrai regard, son vrai sourire. Que nous sommes prêts à l'aimer !"
C'est sans doute pourquoi, j'ai une si grande tendresse pour François Mauriac. Cher François ! (il m'entendrait, je me ferai traiter de petit abbé présomptueux !). Etre un écrivain de tout premier plan et s'attarder à donner un compte rendu d'Intervilles ("le néronien Guy Lux" !), un avis sur le dernier épisode des "Cinq dernières minutes", un élan de tendresse pour le pape ("Que nous sommes prêts à l'aimer !"). 
Les grands hommes et leurs émotions. 
Merci François ! (oups je rechute ! Je suis relapse ! C'est l'expression qu'il aurait employée, c'est sûr !)
et Bonnes lectures à tous !

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Je vous laisse, je vais voir Arsenal/Manchester,
c'est Jacqueline de Romilly qui commente.

R.