Visages...

et lumière.

Hier soir, j'ai fait défiler dans ma mémoire, à la faveur d'une intervention autour de St François et la création, des signes et des souvenirs ayant trait justement au Poverello. Le visage de François d'Assise - tout comme celui de Thérèse de l'Enfant Jésus - offre à tous une expression joyeuse, rayonnante et proche de la sainteté. Ils ont exprimé avec des mots simples les réalités spirituelles les plus hautes. Chacun, en contemplant leur visage peut, s'il le souhaite, participer à la route que ces deux saints de la simplicité souriante ont eu avec le Christ.

Le Cantique des Créatures - un des textes les plus connus de François - n’est pas simplement l’expression d’un amour candide et idyllique de la nature. Il va plus loin. Il ne s’adresse jamais à toutes ces merveilles qu’il contemple et qui réjouissent ses yeux sans leur donner le nom de « frère et de sœur ». Le ton en est tout transformé : il exprime dans la louange, une intimité avec les œuvres de Dieu.

« Loué sois-tu, mon Seigneur, pour Messire, frère soleil...pour sœur lune et les étoiles...pour frère vent , pour l’air et les nuages et le ciel pur et tous les temps...pour sœur eau ...pour frère feu,...pour notre mère la terre »

Cette fraternité n’a rien d’une fantaisie sentimentale. C’est une fraternité qui provient de la conscience qu’à François, d’être avec toutes les créatures, créé par Dieu et sauvé par Lui. Il les voit, comme lui-même, sanctifiés par le Fils dans l’Esprit Saint, il les voit promises à la gloire éternelle.

C’est dans l’Écriture qu’Il a puisé cette conviction :

« Voici que je fais toutes choses nouvelles » (Ap 21, 5)
« Dieu, par le Christ, s’est réconcilié toutes les créatures aussi bien sur la terre que dans le ciel. » (Col 1, 20)
« La volonté de Dieu est de réunir, dans le Christ les choses du ciel et de la terre. » (Ep 1, 10)


Pour François, toute créature est infiniment respectable et il n’y a rien à rejeter de ce qui se prend avec action de grâce.

En vérité, ce chant ne se laisse pas séparer de l’expérience dont il a jailli et dont il est l’aboutissement. Il est le chant d’un homme qui, toute sa vie, a travaillé, lutté, souffert pour qu’advienne un peu plus de fraternité entre les hommes et qu’apparaisse enfin, dans la société de son temps, l’humanité de Dieu.

Puisse ce frère universel nous aider à inscrire cela au coeur de nos vies !