Une petite pause dans une abbaye poitevine fut salutaire ces derniers jours...
L'abbaye St Martin de Ligugé est en effet pour moi un de ces lieux de ressourcement vitaux. Se poser - comme on dit ! Trois jours furent bien agréables afin de redonner à chaque chose sa juste place.
Mardi soir, le ciel s'obscurcit, la pluie commença de tomber, un peu puis très fort. L'orage gronde et soudain, il éclate, violent, des éclairs immenses, le tonnerre assourdissant.
J'aime beaucoup l'orage - lorsque je suis à l'abri !
A l'abri avec un bon livre à la main !
Hélas d'un seul coup, plus de courant, le noir complet !
Raté pour la lecture ! Nous étions entre complies et vigiles. Je songeais avec un brin d'angoisse à la descente des escaliers de la tour qui me permettraient d'accéder au cloître puis à la chapelle. L'office allait commencer.
Il commença avec un léger retard, le temps de mettre la main sur des bougies afin de permettre à la communauté de s'éclairer - quoique faiblement - durant les vigiles. Moment rare. Moment magique. Des voix, des visages émergeant grâce à la faible lumière tremblante...
Premier nocturne, lecture du livre de l'Apocalypse, second nocturne, lecture patristique. Nous étions dans l'obscurité et pourtant une lumière rayonnait, doucement. Une présence se révélait, lentement et nous y prenions part avec la prière chantée.
Et puis le courant est revenu.
Et hélas, il n'a pas fait faux bon le lendemain soir !
Belle journée !
2 commentaires:
oh la la c'est beau !!Cette sérénite devant les pannes ça s'applique aussi aux pannes de chaudiere et aux chauffe- eau des presbyteres qui font des bruits bizarres ....( à toi le retour aux sources, le contact avec l'eau glacée et vivifiante ...) M-N
Imaginons un journaliste de passage à l'abbaye ce soir-là. Enflé des stéréotypes actuels sur l'Église. Quelle aubaine pour lui et ses lecteurs! Obscurantisme, visages grimaçants au-dessus de la flamme, Dan Brown tapi derrière une colonne, le tombeau de la seconde épouse de Jésus découvert sous la sacristie, le colonel Moutarde avec un chandelier noyé dans le baptistère, Ségolène demandant pardon pour EdF.
R.
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