Il pleut sans discontinuer, avec constance. Lumière de petit matin blafard. La nuit est déjà tombée. Il est 15 h. Le front collé à la vitre, on peine à voir plus loin que les premiers arbres dont le feuillage commence à jaunir.
Rien ne bouge. Pas âme qui vive ne s'est risquée loin du radiateur.
C'est le moment de se rappeler la lumière :
"Cher Ami,
Te rappelles tu cet après midi, là-haut, à l'orée du bois, où les deux buses s'étaient nichées ? De temps en temps, elles s'élançaient en vol plané dans l'immensité bleue. L'oeil se reposait en les suivant dans leurs tournoiements ; notre vie intérieure se condensait dans nos regards et, comme portée par la puissance de cette force limpide et ondoyante, là-haut, notre être tout entier se pénétrait de la plénitude de l'espace…
Dans le lointain, au dessous de nous, se profilait la ligne pure des chaînes de montagnes ; sur l'autre versant, le pays que je n'avais pas vu depuis vingt ans attendait ; et je savais, à la veille d'y retourner après être devenu un homme, que cette rencontre serait d'une grande signification pour moi."
Romano Guardini
in Lettres du Lac de Côme
3 commentaires:
Ou alors allume.....MN
C'est malin !
De toutes façons, c'est la nuit qu'il fait beau croire à la lumière ! (dixit Renoir)
ça rappelle la chanson de Zachary Richard, Pierre et Marie… Amitiés
R.
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