lundi 4 novembre 2013

Pour un temps de pluie...

Il pleut sans discontinuer, avec constance. Lumière de petit matin blafard. La nuit est déjà tombée. Il est 15 h. Le front collé à la vitre, on peine à voir plus loin que les premiers arbres dont le feuillage commence à jaunir.
Rien ne bouge. Pas âme qui vive ne s'est risquée loin du radiateur.
C'est le moment de se rappeler la lumière :

"Cher Ami,
Te rappelles tu cet après midi, là-haut, à l'orée du bois, où les deux buses s'étaient nichées ? De temps en temps, elles s'élançaient en vol plané dans l'immensité bleue. L'oeil se reposait en les suivant dans leurs tournoiements ; notre vie intérieure se condensait dans nos regards et, comme portée par la puissance de cette force limpide et ondoyante, là-haut, notre être tout entier se pénétrait de la plénitude de l'espace…
Dans le lointain, au dessous de nous, se profilait la ligne pure des chaînes de montagnes ; sur l'autre versant, le pays que je n'avais pas vu depuis vingt ans attendait ; et je savais, à la veille d'y retourner après être devenu un homme, que cette rencontre serait d'une grande signification pour moi."
Romano Guardini
in Lettres du Lac de Côme

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Ou alors allume.....MN

BL a dit…

C'est malin !
De toutes façons, c'est la nuit qu'il fait beau croire à la lumière ! (dixit Renoir)

Anonyme a dit…

ça rappelle la chanson de Zachary Richard, Pierre et Marie… Amitiés

R.