mercredi 15 janvier 2014

De Samuel à Emmaüs...

“La lampe de Dieu n’était pas encore éteinte”  1 Sm 3, 3

Une phrase comme ça, au détour du texte. Une phrase qui n’a l’air de rien et qui provoque la méditation. Au fond du sanctuaire, quand toute lumière a cessé d’être ; au détour d’une chapelle, la lueur ténue qui met en relief les formes alentour. 
Les contours d’une statue et les silhouettes des chaises. 
Elle n’attire pas forcément, on la regarde de loin, tranquille, niché dans l’obscurité. Nul ne nous voit, dissimulé dans les plis nocturnes, nul ne nous voit hormis Celui pour qui la lampe produit la lumière, Celui qui est lumière.
“Tu es Seigneur la lampe de mes pas”. Des jours en pleine lumière, des jours dans le coeur de la ténèbre. “La ténèbre n’est pas ténèbre près de toi, la nuit comme le jour est lumière.” Relecture après l’évènement.
L’essentiel est de toujours marcher, ne jamais s’arrêter, ne jamais cesser d’aimer. 
Source de lueurs.
Rien n’est émouvant comme ces moments de solitude habitée où entre deux dialogues, le soleil décline et baigne tout d’une couleur d’autres temps. Nous voici alors pèlerins d’Emmaüs-amateurs sur le chemin de la vie. Les coeurs brûlants tout en marchant, les dialogues d’errance, le brouillard des sentiments et, discrète, la lumière ténue qui luit au loin, sans que nous en ayons conscience. Quand le coeur s’égare, toujours retentissent les mêmes mots envers nos interlocuteurs “tu es bien le seul à ne pas savoir...” Lc 24, 18.
Isolement et départ pour une île qui n’est jamais déserte, même si au fond de nous même reposent ce désir, cette facilité, cette complaisance envers la douleur, toujours plus noble à nos yeux que la joie tranquille.
“De quoi parliez vous tout en marchant ?” De tout et de rien. De ces choses qui nous font saigner le coeur depuis l’enfance et dont on ne parle que rarement, lorsqu'il déborde de quelques larmes.
“Où demeures - tu ?” Je demeure près de la lampe qui luit depuis la nuit des temps, depuis que dans ma création j’ai ouvert l’avenir à l’homme et à la femme. Et surtout depuis le jour où l’homme m’a ouvert les bras. De lui, je ne désespère pas. De lui, jamais je ne désespère.
Dans le sanctuaire, au coeur de la pénombre, j’attends : Une parole, ressentir une présence. Lever un instant les yeux vers la croix, lieu de Passion, et un peu plus haut : transfigurer sa prière dans la lumière de la Résurrection.

“La lampe de Dieu n’est jamais éteinte.”

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Notre vie est faite de mille morts, les déceptions, les lassitudes, les rêves vains, l’usure du quotidien, la fatigue, les soucis. À chacun de nous Jésus dit : Mon ami, mon frère, mets-toi debout et viens dehors. Arrache les bandelettes de la fatalité. Choisis la vie (***). La vie âpre, la vie rude, la vie débordante. Je suis la Vie bouillonnante. Bien sûr il y a des abandons difficiles, des pertes apparemment irréparables. Mais la mort n’aura pas le dernier mot. Il y a un temps pour tout : un temps pour pleurer, un temps pour être consolé (****). La vie est un don à chaque seconde offert à nouveau par Dieu. Et la joie accompagne le maître de la vie.(psaume dans la ville)