mercredi 5 février 2014

D'amour belle marquise...


Le 5 février 1626 est née Marie de Rabutin-Chantal, marquise de Sévigné.


De 1635 à 1696, ces lettres forment une sorte de gazette, écrite non par un nouvelliste de bas étage qui n’entend qu’un lointain écho des événements et ne peut approcher des grands, mais par une femme de la cour, qui est à la source même des renseignements. C’est au sortir de Versailles, où le roi lui adresse la parole, et des salons où elle rencontre les plus grandes dames du temps, que Madame de Sévigné écrit ses lettres. Sans doute, elle ne nous explique pas les causes des guerres et des traités ; elle ne nous révèle aucun secret sur la politique de Louis XIV. Mais les détails précis qu’elle rapporte sur le procès de Fouquet, le passage du Rhin, le mariage de la Grande Mademoiselle, la mort de Turenne, la disgrâce de Pomponne, la mort de Condé, celle de Louvois, etc., sont un complément de l’histoire. Les costumes, les gestes, les paroles, les anecdotes parfois révélatrices des sentiments les plus sérieux, voilà ce que Mme de Sévigné nous donne, avec une inlassable curiosité et dans un style toujours vivant.
Gazette de la cour, sa correspondance est encore une gazette de la société. Au jour le jour, nous savons par elle comment on vivait à Paris et à la campagne : quels étaient les sujets de conversation, et comment on jugeait les livres nouveaux, et ce que l’on voyait au théâtre ; comment on voyageait, et comment on prenait les eaux de Vichy ou de Bourbon ; comment se préparait un mariage, se traitait une affaire, se perdait un procès ; comment on traitait ses égaux et ses inférieurs, ce qu’était un salon, une ferme, un pré, un paysan, un jardinier, un valet, un petit chien, bref, ce que nous appellerions tout le train du monde… Tout cela, d’autant plus révélateur que ce sont des impressions rapides et sincères, au jour le jour, et non de ces mémoires que l’on écrit pour poser devant la postérité.

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