
Ai reçu une petite méditation en forme de sourire au seuil des vacances... Partage.
Dans la paroisse où je vais, le dimanche, il y a un moment où le célébrant dit :
« Et maintenant, les enfants, vous allez vous rendre à la chapelle pour qu’on vous explique l’Évangile d’une façon moins compliquée. » De nombreux adultes sont tentés de se dissimuler parmi la poignée d’enfants qui se rendent, moitié courant moitié traînant les pieds vers la chapelle où les précède un adulte qui brandit l’Évangéliaire comme si c‘était la coupe de France de football.
Que leur raconte-t-on ? Mystère. Ils reviennent avec des dessins dont on orne l’autel, certains, moins artistes apportent le pain et le vin, l’eau, les burettes et tout le toutim qui sera bien utile à l’offertoire et même au-delà, pour ceux qui restent jusqu’au bout, n’ayant pas de poulet à enfourner à heure fixe.
Il y a des Évangiles plus propices que d’autres à réaliser de beaux dessins, des explications simples et belles accessibles aux enfants en bas âge et à ceux qui le sont restés.
La semaine dernière, il y avait une lecture qui relève de la bande dessinée (mercredi 4-07) : le Christ expulsait des démons et les expédiait dans un troupeau de porcs qui s’en allait derechef se jeter dans la mer. Un peu comme les vacanciers, sauf qu’ils se jettent plus sur la plage que vraiment dans la mer.
Tout y est : le fantastique qui fait tant recette, le cocasse, l’inattendu, le spectaculaire. Ça rappelle les émissions de télé-réalité en mieux : on expulse celui qui s’est avéré un démon pour les autres, il va se jeter dans la mer des micros pour noyer son chagrin. Il aurait bien voulu rester dans cette prison volontaire que tant d’hommes se fabriquent, où ils s‘enferment en criant « laissez moi sortir ».
Je ne sais si on explique aux enfants que le porc, pour les contemporains du Christ est un animal impur, d’où la surprise de constater qu’on le domestique, qu’on le garde. Comme nos impuretés à nous auxquelles nous sommes finalement si attachés. Si quelqu’un venait les balancer à la mer, nous crierions au loup.
Peut-être est-ce pour cela que si peu se confessent, de peur qu’on passe leurs cochons par-dessus la falaise. Le Christ peut nous débarrasser de ce qui nous entrave, mais il faut, comme les démons précités, le lui demander.
Puisse la fréquentation des bords de mer nous y inciter.
Etienne Derval
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire