"Cette joie (celle des chrétiens) intrigue parce qu'elle ne constitue pas le contraire du chagrin. Elle ne se fonde pas sur l'exclusion ou la négation de celui-ci. Le contraire de la joie, ce n'est pas la tristesse, mais la dureté de cœur qui exclut tout sentiment, autrement dit le cœur de pierre. Les saints les plus heureux sont aussi les plus tristes. St Dominique, par exemple, riait le jour avec ses frères, mais pleurait la nuit avec Dieu. La joie du chrétien peut contenir en elle-même la tristesse parce qu'elle va au-delà du bonheur du moment présent. Elle a sa source dans une histoire aux dimensions de la vie du Christ, qui se déroule du baptême à la Résurrection, englobant le Vendredi saint comme un moment qui s'inscrit dans tout un mouvement.

Notre culture est notamment marquée par la tendance à ne vivre que le moment présent. Dans cette perspective, la joie et la tristesse ont un caractère absolu puisqu'il n'y a rien d'autre. Notre joie inattendue, elle, provient de ce que nous situons notre vie dans l'histoire plus large du Christ, qui fait également place à la tristesse. Nous nous devons de répéter cette histoire, mais cela ne suffit pas. L'autorité qui la sous-tend constituera une joie qui dépasse la joie du moment et qui, de ce fait, peut supporter son contraire. Cette histoire est celle du Christ, qui "renonçant à la joie qui lui a été proposée, a enduré, sans avoir honte, l'humiliation de la croix et, assis à la droite de Dieu, il règne." (Héb. 12, 2)."
bon été !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire