Au gré d'un "feuilletage" anarchique, je tombe sur ce beau passage de François Mauriac :
« Tout est sauvé de ce qui paraissait perdu. Je ne l’invente pas et c’est écrit : Tout est possible à Dieu.
Dans chaque famille, peut être un seul fidèle suffit–il à tirer après soi tous les autres qui ne le sont pas. Ce petit garçon qui communie auprès de moi, si frêle, porte le salut de toute une race. De génération en génération, ce torrent d’amour creuse son lit à travers les hérédités funestes. Ce n’est pas seulement, comme il est écrit, l’épouse fidèle qui sanctifie l’époux infidèle. Personne ne prie jamais sans que tous les siens ne prient avec lui. La Rédemption ne nous concerne pas seulement en tant que nous sommes rachetés, mais parce que nous rachetons. Chaque fidèle en état de grâce est rédempteur. Qui a compris cela est sauvé du désespoir.
(…) Croire, avoir la foi, qu’est ce que cela signifie ? L’acte de foi me paraît plus délibéré qu’on n’imagine. La foi, vertu théologale, exige un effort, constitue une victoire. Elle est un refus du refus. Quel fidèle à des moments de sa vie, ne fut près de céder à la tentation du « non », et quel agnostique, quel athée, n’a subi sous une forme ou sous une autre la tentation du Père qui est au ciel, n’a ressenti ce désir de pureté et de pardon ? Lequel d’entre eux n’a pas eu à lutter contre la nostalgie de l’enfance perdue ? Ainsi le flux humain montera jusqu’au dernier jour vers le Père et se retirera de lui. C’est l’éternel amour qui règle cette marée.» »
François Mauriac in Nouveaux Mémoires Intérieurs, pp 680 - 681, Editions Gallimard, Pléiade.
Belle journée !
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