mercredi 7 mai 2008

Comment y m'parle !

Afin de renouveler le stock et relever le niveau tout à la fois, vous trouverez ci après une série de nouvelles injures trouvée en surfant sur le net... Cela permettra aussi aux pratiquants réguliers d'augmenter leur vocabulaire et de dépasser les 120 mots usuels dans la conversation...
Voici donc l'amorce d'un petit vademecum du bretteur animalier, esquisse d'un lexique à l'usage de l'invectiveur désireux d'agrémenter un peu ses joutes verbales de quelques noms d'oiseaux rares et autres représentants du règne animal aux savantes et savoureuses épithètes. Ceux-ci gagneront en efficacité si on se les représente précédés d'un "Espèce de...", d'un "Face de ..." ou encore d'un "Pauvre...".
[Excuses préliminaires et sincères auprès des congénères cités, pour cette traîtresse instrumentalisation].

TETRODON OU POISSON-GLOBE, (Tetrodon Ocellatus)
"Poisson osseux des récifs coraliens, au corps hérissé de petites épines mobiles [...] Les Tétrodons sont massifs et présentent la curieuse particularité de se gonfler d'eau ou d'air lorsqu'ils sont menacés. Chair délicate fort goûtée des japonais, mais viscères renfermant un poison extrêmement toxique : la tétrodotoxine."
Emploi possible : il est tentant de voir dans cette propension insolite à l'inflation la boursouflure de l'orgueil, la macération de ce dernier dans la cornue du ressentiment distillant un fiel létal. A l'endroit des fats donc, des vaniteux.

TETRA-LYRE
"Petit coq de bruyère appelé aussi coq des bouleaux. Les mâles sont polygames. Ils paradent sur des espaces assez restreints appelés "places de chant" où ils se livrent à des combats plus ou moins fictifs dans le but d'assurer leur prédominance et d'éloigner les rivaux éventuels."
Emploi possible : là encore, variation assez évidente sur la vanité de l'égo dressé sur ses ergots, mais plus particulièrement applicable à la prétention masculine et fière-à-bras.

PINTADE VULTURINE, (Acryllium vulturinum)
"La pintade vulturine vit en troupes dans les habitats semi-désertiques et pousssiéreux d'Afrique de l'Est. Elle doit son nom à la ressemblance de sa tête et de son cou avec ceux d'un vautour, bien que la bande de plumes marron sur sa nuque évoque plutôt la tonsure d'un moine. Comme beaucoup d'oiseaux vivant au sol, la pintade vulturine court rapidement sur ses longues pattes en cas de danger, progressant du couvert d'un buisson à l'autre. Elle s'envole sur 50 à 100 mètres en cas d'extrême nécessité, mais quitte le sol chaque soir, volant dans les arbres pour y passer la nuit. A part quelques cris de contact, l'espèce est plutôt silencieuse, mais émet cependant des cris métalliques lorsqu'elle se perche pour la nuit."
Emploi possible : tout d'abord, c'est une antique maxime qu'il ne faut point contraindre la Nature, d'où il procède donc, céans et si l'on excepte le caractère silencieux de l'animal, que le genre grammatical de cette gallinacée attire de préférence des sujets feminins, comme l'aimant la limaille. Il semble, en outre, que la dimension rapace trouverait une résonnance particulière dans le monde de l'édition ou de la presse, où les charognes semblent les plus faisandées.

COATI, (Nasua narica)
"Mammifère carnassier commun en Amérique, qui est de la grosseur du chat et ressemble au raton."
Emploi possible : réservé aux coups bas qui visent l'aspect physique. Il s'en faudrait d'une initiale pour nous retrouver à nouveau dans le monde de la presse (audiovisuelle, cette fois)...

CHOUCAS, (Corvus monedula)
"Espèce la plus petite du genre corbeau (de la famille des corvidés), de la grosseur d'un pigeon, au plumage noir, vivant en société et habitant volontiers les lieux élevés (tours, clochers), les ruines ou les falaises d'Europe."
Emploi possible : variation sur le thème du corbeau comme engeance de mauvaise augure. De par sa prédilection pour l'altitude, les clochers, peut aussi railler une tendance à se couper du siècle, à se draper dans la plus hautaine des morgues.

OPHIURE, (Ophiotrix fragilis)
"Invertébré echinoderme marin au corps discoïdal, d'où partent cinq longs bras, grêles et souples."
Emploi possible : le plus probablement physique, un peu plus original que le sarcasme conventionnellement simiesque pour moquer de long bras. Peut aussi éventuellement qualifier une personne qui jouit d'une influence dont les raisons restent obscures, voire ténébreuses...Une déclinaison du poulpe mafieu, en somme.

PHYLLIE

"Insecte des régions tropicales au corps aplati imitant les feuilles des arbres."
Emploi possible : Cet extraordinaire don de dissimulation rend bien évidemment cette petite bête toute désignée pour caractériser l'hypocrisie, la duplicité, ou encore la faiblesse de caractère, la proie facile des influences.

PECARI, (Tayassu pecari)
"Porc sauvage d'Amérique (Amérique du Sud, Mexique et sud des Etats-unis), de la famille des Suidés, ayant la taille d'un petit sanglier, sans queue ni défenses. Désigne aussi le cuir de cet animal"
Emploi possible : l'appartenance à la grande famille porcine peut en faire un juron assez dur ; en user avec d'autant plus de parcimonie que la pertinence de ce terme semble promise à un avenir toujours plus florissant. De par sa spécificité géographique, peut élever stylistiquement certaines formes primaires d'anti-américanisme. Bien sûr, n'utiliser que dans le Dhar el harb.

GALEOPITHEQUE, (Cynocephalus volans)
"Mammifère insectivore des îles de la Sonde et d'Indochine, de la taille d'un chat, pouvant planer grâce à une membrane latérale (patagium) soutenue par les membres et la queue. Le colugo des Philippines, galéopithèque ou lémur volant, est le plus connu"
Emploi possible : le vol fou de cet incroyable animal pointera une attitude désordonnée, un esprit prompt à se faire le jouet des impressions premières, à s'enflammer à l'étincelle des vains mais séduisants discours. Par extension, on pourra aussi croquer une personne sous l'emprise de substances psychotropes.
Bons TP !
Et belle journée !

1 commentaire:

Anonyme a dit…

J'adore le commentaire sur la PINTADE VULTURINE !