samedi 31 mai 2008

Semper Fidelis... 2

Alors que je m'accordais une petite pause café (what else ?) en milieu de matinée, je tend l'oreille vers la radio où un chef d'entreprise était interrogé.
Ledit capitaine d'industrie se livre à un raisonnement qui me stoppe net dans la dégustation d'un "Arpeggio Lungo" : En moyenne, un mariage dure sept ans et les gens restent en moyenne aussi 12 ans dans la même entreprise. Donc, on peut dire qu'on est plus fidèle à son entreprise qu'à son époux ou son épouse.
Et de poursuivre (il était si bien lancé !) : il faut donc se demander comment fidéliser des gens qui sont par essence infidèles.
Et toc. Quod erat demonstratendum.
Comme dirait quelqu'un que je connais, il vaut mieux entendre ça que d'être sourd (quoique...).
Quelqu'un s'exclamait devant le Général de Gaulle : "Mort aux c... !" Ce à quoi le Général répondit : "Vaste programme !"
Faut il entendre que nous devons nous comporter envers l'amour comme nous nous comporterions à l'égard d'un bien possédé dont nous craindrions la dévalorisation ? Saint Augustin indiquait jadis que les biens du mariages résident dans la fidélité, l'enfantement (sous toutes ses formes) et le sacrement. Situé dans le temps, le mariage se déploie dans l'histoire, la fidélité qui s'y inscrit a besoin d'une vie pour s'enraciner, se fortifier et porter du fruit. Ce n'est pas un contrat à terme plus ou mois long mais un engagement, un pari sur une aventure. Se vouloir fidèle, c'est traverser la brume des jours sans dans la certitude qu'une histoire se tisse, et non pas seulement une accumulation d'instant séparés les uns des autres. Etre fidèle, c'est reconnaître en l'autre un horizon infini, sans frontière, ouvert à tous les possibles. C'est inviter le Christ à venir habiter notre faiblesse de sa propre fidélité, c'est accueillir l'appel qu'il adresse à chacun pour construire sur du roc et non sur un sol mouvant.
Dans quelques heures, je célèbre un mariage à Isle et comme toujours, c'est une joie, c'est l'avenir qui se dessine. Je ne parlerai pas à ce couple de ce chef d'entreprise englué dans ses perspectives de rentabilité (j'aurai l'air malin de dire qu'un mariage doit être rentable !). Il me faudra leur parler du présent au coeur duquel s'enracine leur projet, de leur amour où ils invitent le Christ à faire fructifier ce qui a déjà été semé.
Belle journée !

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Beau plaidoyer...
Pôvres jeunes mariés qui ne savent pas ce qui les attend...
Vive l'ignorance et la joie de la découverte des richesses à venir...

signé Strange