
"Moi je les aimes [ces cloches], je les connais toutes, les petites et les graves, toutes proches et celles qui sont le plus loin,
Tant que toute la Ville Sainte autour de moi se dispose, édifiée par le son. Pures cloches, au lieu de tant de paroles ce serait bon de résonner comme elles
Soi-même et de n'être éternellement que la et mi." (...)
"Oui. Laisse entrer ce dernier rayon si doux jusqu'à moi,
La couleur rouge du soir.
Laisse entrer Rome jusqu'à moi."
Paul Claudel
Et François René de Chateaubriand d'évoquer à sa manière les fêtes romaines avec ce fatalisme romantique qui lui est propre.
"J'avais donné des bals et des soirées à Londres et à Paris (...); mais je ne m'étais pas douté de ce que pouvaient être des fêtes à Rome : elles ont quelque chose de la poésie antique qui place la mort à côté des plaisirs.
(...) Je vois passer devant moi ces femmes du printemps qui s'enfoncent parmi les fleurs, les concerts et les lustres de mes galeries successives : on dirait des cygnes qui nagent vers des climats radieux. A quel désennui vont-elles ? Les unes cherchent ce qu'elles ont déjà aimé, les autres ce qu'elles n'aiment pas encore. Au bout de la route, elles tomberont dans ces sépulcres toujours ouverts ici, dans ces anciens sarcophages qui servent de bassins à des fontaines suspendues à des portiques ; elles iront augmenter tant de poussières légères et charmantes. Ces flots de beautés, de diamants, de fleurs et de plumes roulent au son de la musique de Rossini qui se répète et s'affaiblit d'orchestre en orchestre."

Dans un des plus beaux sites de la terre, parmi les orangers et les chenes verts, Rome entière sous mes yeux, chaque matin, en me mettant a l'ouvrage, entre le lit de la mort et la tombe du poète, j'invoquerai le génie de la gloire et du malheur" (Mémoires d'outre tombe, tome V)
Sublime non ?
Belle journée !
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