En prenant mon petit café du matin, j'entends à la radio cette phrase définitive en me disant une fois de plus que je ne dois pas être français - ou au moins dans cette majorité de cafardeux chroniques. Non que je n'ai pas quelques raisons de voir mon moral baisser tel la mer (notez ici une légère nostalgie estivale) en sa basse marée. Bien évidemment, comme chacun, j'ai mes raisons d'être triste - et parfois de pleurer ou de rager.
Mais quoi ! Faut il pour cela fonder la totalité de l'existence sur ces ombres du jour ?

Je me souviens, alors que j'allais en cours à l'Université Pontificale Grégorienne (l'adore prononcer ces trois mots, on ne a plein la bouche, comme lorsqu'on dévore un chou à la crème XXL) à Rome, il m'arrivait souvent de fredonner en sourdine quelques refrains - surtout quand le cours ne s'annonçait pas des plus réjouissants.
Là c'est pareil. Choisir délibérément de regarder les raisons d'être triste ou coléreux ne fait que renforcer ces arguments, les surestimer et fausser la perception objective de la réalité. Non qu'il faille faire comme si de rien n'était bien sûr, mais se situer autrement par rapport à ce qui arrive. Etre dans un rapport de crispation, c'est la meilleure façon d'empirer le problème et de ne jamais voir sa résolution.
Un peu de distance que diable ! Et de mesure !
Pour notre vie spirituelle c'est la même chose.
La vie chrétienne doit se nourrir de la vérité chrétienne. L’assimilation de cette vérité se fait par la méditation. Il y a là deux écueils à éviter : le dessèchement dans la répétition et se noyer dans une imagination sentimentale.
Le seul moyen d’éviter cela est de prendre la vérité chrétienne sous la forme où Dieu nous l’a donnée. Il l’a fait non pas pour donner un aliment à notre pensée ou pour amuser notre imagination. Il l’a fait pour nous faire vivre. Cette vérité nous a été donnée pour nous faire vivre la vie que Dieu nous destine.
La parole est une communication personnelle. C’est la révélation de quelqu’un. C’est un dialogue qui s’engage. Et la Parole de Dieu, c’est la révélation de Dieu à nous, de sa réalité personnelle, et c’est par cette Parole que Dieu se propose d’intervenir dans notre vie. (plus de précisions in "Introduction à la Vie Spirituelle". Louis Bouyer)

"Que ta main soutienne ton protégé
le fils de l'homme qui te doit sa force.
Jamais plus nous n'irons loin de toi :
fais-nous vivre et invoquer ton nom !
Seigneur, Dieu de l'univers
fais-nous revenir ;
que ton visage s'éclaire,
et nous serons sauvés !"
Ps 79, 18 - 20
Belle journée !
5 commentaires:
Oui oui, d'accord, d'ailleurs j'expérimente en ce moment, sortir de la crispation et avancer, perso.
Je pense aussi que c'est quelque chose qui s'apprend, avancer en voyant le positif et en se détachant du négatif. Qu'il faut avoir de la force en soi pour ça, une force sans doute insufflée par Dieu, une sorte d'Amour inconditionnel en la vie, quoi qu'il advienne...Mais il faut aussi savoir accepter que chacun a en soi une part de colère envers des choses, des gens, une part de tristesse ou de mélancolie. Que ces sentiment doivent aussi s'exprimer à certains moments, pour pouvoir mieux apprécier les plus jolis moments...Bref une certaine maturation sans doute plus accessible à toi qui a une vie certes bien remplies mais propice à la réflexion, qu'à d'autres personnes qui n'ont pas le temps ou ne veulent pas le prendre, ce temps à réfléchir à ses propres crispations, et autres noirceurs d'âmes...
C'était juste mon petit point de vue, n'est-ce pas :)
A ce soir sans doute ^^
Et comme j'adooore les clips et que cette petite chanson me parait fort bien illustrer cette note, je fais profiter, on clique sur le lien :
http://www.dailymotion.com/video/x5lqhw_gregoire-toi-moi_music
heu, pardon : on copie-colle le lien dans la barre d'adresse :D pardon
La distance toujours la distance ....D'accord tenir à distance ses crispations ,ses souffrances personnelles fait peut être grandir , mais celles des autres ?? N'est ce pas une forme de carapace ,de protection voir de lacheté ,c'est nier que l'autre a mal ou besoin D'aide ....M-N
Que nenni !
Elle constitue plutôt un espace de liberté ou une parole vraie va pouvoir être prononcée (en d'autres termes elle ne sera pas fusionnelle).
Bien sûr on peut poser comme présupposé de départ que tout est pervertissable mais là on ne fait plus rien (et c'est de lâcheté, je suis d'accord).
On peut aussi se dire que rien n'est grave et poser l'indifférence comme base de tout, et je suis d'accord c'est une non assistance à personne en danger.
Mais oui la distance, toujours la distance. En forme de boutade je pourrai dire que la proximité réelle est dans cette distance qui aime l'autre sans fusionner avec lui, qui le remet debout sans rien faire à sa place.
Belle journée !
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