Faut il, parce que la parole se fait partout bruit diffus, ajouter à la cacophonie ambiante se demande la mouette chauve de retour d'un long voyage au pays de ses rêves. Faut il, parce que tout le monde donne son avis - son très petit avis - donner aussi le sien ? N'y a t il pas un risque de verser dans le genre "brève de comptoir" ?
On parle beaucoup ces temps ci d'une levée d'excommunication qui concerne quatre évêques - dont beaucoup n'avaient jamais entendu parler jusque là. L'un d'entre eux a prononcé des paroles révélant tout son mépris de la vérité historique, tout son désir de saper la réconciliation qui tente de s'opérer. L'homme glissera lui même dans le guano qu'il aura semé ! La mouette se dit qu'il aurait parlé une autre langue (du martien par exemple), elle n'aurait pas eu l'impression de paroles plus étrangères.
Le négationisme, l'anti-sémitisme : rien de cela n'est chrétien, rien de cela ne fait partie du vocabulaire et des sentiments écclésiaux.
Le négationisme, l'anti-sémitisme : rien de cela n'est chrétien, rien de cela ne fait partie du vocabulaire et des sentiments écclésiaux. De belles âmes s'indignent : on ne doit pas brader le Concile Vatican II ! Et comme elles ont raison du reste ces âmes de choix ! Ce serait l'occasion de reprendre les textes, en communauté, en petits groupes, en paroisses, dans les mouvements, les aumôneries... Au moins les textes seraient lus, connus, priés. On parle souvent sans savoir et parler tient souvent lieu de savoir.
Bon. Donc ne bradons pas le Concile. C'est acquis, au moins pour la mouette qui vous parle. Ne bradons pas aussi tous ceux qui ont précédé le dernier. L'Histoire de l'Eglise ne se découpe pas en tranches, si savoureuses soient elles.
Evidemment songe notre mouette, s'il y avait eu un peu plus de communication, les choses auraient été mieux comprises. Cela aurait évité aux moins honnêtes de ressortir tous les poncifs dont Benoît XVI est accablé (et ce, bien avant son élection comme successeur de Pierre) ; la presse des beaux esprits qui n'aiment qu'eux mêmes - et encore ! - aurait eu moins de biscuits à croquer.
C'est aujourd'hui le dimanche de la communication dans l'Eglise. L'équipe qui avait la charge de préparer l'eucharistie avait disposé des revues, journaux servant à dire ce qui fait vivre l'Eglise : la Parole de Dieu et la Tradition de cette même Eglise. Des moyens simples, efficaces lorsqu'ils ne sont pas pervertis par un désir de pouvoir, de revanche sur qui que ce soit.
Communiquer, c'est dire à l'autre : "tu existes". C'est lui dire "je t'écoute". Avant de "balancer" un message.
Qu'avons nous à dire ? Qu'avons nous à partager ?
Des divisions, des désirs de revanche recuits au feu de notre colère et de notre rancoeur ?
Une Parole qui libère, qui fait vivre, qui fait que l'espérance est toujours présente ?
Bien sûr, il y aura des difficultés dans la communion qui est entrain de se reconstruire. Il y aura peut être des manquements à la parole donnée... Mais un pas est fait, et chaque pas est une victoire.
Puisse notre prière nous porter au delà des agitations du moment, et fixer l'éternité "sans trop cligner des yeux" comme disait François Mauriac.
Deus Caritas est.
Le reste, c'est de la roupie de sansonnet.
Cui cui.
Et belle journée !
3 commentaires:
Le plus triste dans ce que cet article évoque pudiquement, c'est l'agitation de certains clercs et media catholiques qui profitent de cette coïncidence (levée d'excommunication/ propos négationnistes) pour jeter le discrédit sur le Pape . Comme si, pour punir un hooligan qui a déployé une banderole nauséabonde, on remettait en cause l'entraîneur.
Relisons et Vatican II et Benoît XVI, rien de ce qu'on craint ou espère ne s'y trouve, mais tellement mieux!
R.
Eh oui, c'est la grande tristesse effectivement
Sursum corda !
C'est quoi un sansonnet ? Me suis toujours posée la question. Et pourquoi il a des roupies ?
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