« Avant tout, je vous ai transmis ceci, que j'ai moi-même reçu : le Christ est mort pour nos péchés conformément aux Écritures, et il a été mis au tombeau ; il est ressuscité le troisième jour conformément aux Écritures, et il est apparu à Pierre, puis aux Douze ; ensuite il est apparu à plus de cinq cents frères à la fois - la plupart sont encore vivants, et quelques-uns sont morts - ensuite il est apparu à Jacques, puis à tous les Apôtres. Et en tout dernier lieu, il est même apparu à l'avorton que je suis. »
(1Co 15, 3-8)
La Première Epître aux Corinthiens, l’un des textes majeurs de Paul, traite d’un bout à l’autre d’un seul sujet : l’unité de l’Eglise fondée sur la mort et la résurrection du Christ, ce qui fait de la question du corps le leit-motiv de l’Epître. Expliquons-nous. Résurrection ne signifie pas autre chose que retour du corps à la vie. 
Les deux mots grecs employés par Paul sont réveil et relèvement (du corps mort ou endormi). Pour qu’il y ait résurrection, il faut qu’il y ait eu mort. Et la mort ne survient que s’il y a eu corps vivant. Dans l’Antiquité grecque, on conçoit volontiers la possibilité d’une vie après la mort, mais celle-ci est comprise comme étant la survie de l’âme, immortelle par nature. L’idée d’un retour du corps à la vie est quant à elle impensable. Seuls les juifs pharisiens croient en la résurrection des corps. Jésus et Paul sont de cette tradition religieuse. Pour Paul, l’événement capital, le point essentiel de la foi est la résurrection du Christ, c’est-à-dire l’affirmation du triomphe de la vie sur la mort par celui qui a été crucifié : Jésus, qu’il appellera désormais « Christ Jésus » ou seulement « Christ ». La résurrection qui permet de comprendre que Jésus est le Christ, donne son sens à la mort ignoble de Jésus. Si elle confirme que Jésus est le Christ, alors elle donne aussi son sens à toute l’histoire, elle éclaire toute la révélation. Et les Ecritures, reçues par les Juifs, ne peuvent pas ne pas en rendre compte. Elles confirment ainsi la vérité de l’événement et témoignent en faveur de la foi.

Les deux mots grecs employés par Paul sont réveil et relèvement (du corps mort ou endormi). Pour qu’il y ait résurrection, il faut qu’il y ait eu mort. Et la mort ne survient que s’il y a eu corps vivant. Dans l’Antiquité grecque, on conçoit volontiers la possibilité d’une vie après la mort, mais celle-ci est comprise comme étant la survie de l’âme, immortelle par nature. L’idée d’un retour du corps à la vie est quant à elle impensable. Seuls les juifs pharisiens croient en la résurrection des corps. Jésus et Paul sont de cette tradition religieuse. Pour Paul, l’événement capital, le point essentiel de la foi est la résurrection du Christ, c’est-à-dire l’affirmation du triomphe de la vie sur la mort par celui qui a été crucifié : Jésus, qu’il appellera désormais « Christ Jésus » ou seulement « Christ ». La résurrection qui permet de comprendre que Jésus est le Christ, donne son sens à la mort ignoble de Jésus. Si elle confirme que Jésus est le Christ, alors elle donne aussi son sens à toute l’histoire, elle éclaire toute la révélation. Et les Ecritures, reçues par les Juifs, ne peuvent pas ne pas en rendre compte. Elles confirment ainsi la vérité de l’événement et témoignent en faveur de la foi.
Les versets 3 à 8 du chapitre 15 formulent cette conviction et cette « preuve » par les Ecritures, de manière claire et concise. Ils constituent en somme le résumé indépassable de la foi chrétienne. Paul veille à présenter cette synthèse comme étant ce qu’il a lui-même reçu de ceux qui lui ont transmis la foi (le verbe utilisé donnera notre mot tradition). S’il se présente comme le dernier de la longue tradition des témoins de la résurrection, c’est pour crédibiliser son propos, mais c’est plus encore pour montrer la dimension nécessairement ecclésiale de la foi. Là aussi, c’est bien de l’unité de l’Eglise dont il s’agit, Eglise qui va de Pierre, avec qui il n’a lui-même pas toujours été en accord, à Jacques, le chrétien resté fidèle au judaïsme. Par delà la diversité des membres, l’unité est donnée par l’Esprit saint, elle est celle de la foi en la résurrection. Certaine du triomphe de la vie, en Christ, l’Eglise est tout entière acquise à la résurrection des corps, ce que développe le reste du chapitre 15, sommet de toute l’Epître.
Jérôme Alexandre,
professeur à la Faculté Notre-Dame
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