vendredi 26 juin 2009

15 ans déjà !

Eh oui, le temps passe, on ne le vois pas filer avec ses airs de ne pas y toucher. Mon ordination, c'est comme si c'était hier. Le trajet jusqu'à la cathédrale - aussi stressé que Mac Gyver dans une quincaillerie - le soleil un peu voilé (comme aujourd'hui), les paroles de l'évêque (qui a failli m'ordonner diacre une seconde fois !), les prières de l'ordination, la prière eucharistique prononcée pour la première fois, la foule de ceux qui s'étaient joints à la célébration.
Je revois tout ça paisiblement avec la reconnaissance de celui qui sait que seul, il n'est rien ou si peu. Après quinze années, je suis toujours étonné d'avoir été choisi, et tout aussi heureux. Il y aurait beaucoup d'actions de grâce à formuler, beaucoup d'espérances comblées au delà même de ce que j'aurai pu imaginer. 
Rien de tout cela ne peut s'effacer.
Il me semble que pour vivre authentiquement – et ainsi atteindre une joie authentique - comme prêtre, il faut s’attacher à ce qui relève d’une certaine permanence, pour ne pas dire une permanence certaine. Très tôt, il m’est apparu la nécessité de fonder mon ministère sur ce qui est solide, fidèle et constant. Les missions cesseront, d’autres suivront…
Ce n’est donc pas d’abord dans le faire que je situe ma joie dans le ministère – même si bien évidemment - cela y contribue. Ce n’est pas non plus dans les missions confiées que cette joie a sa source – même si ces missions (principalement comme aumônier des étudiants et formateurs de futurs prêtres et de laïcs dans le diocèse) contribuent grandement à cette joie.
Il y a avant toute chose, une source qui jamais ne se tarit, qui jamais ne disparaît quoi qu’il advienne. Cette source a sa racine dans l’eucharistie – lieu de célébration du Mystère Pascal, lieu où le Christ se révèle pauvre et serviteur, don et oblation, fils et frère. Lieu où il m’invite à le suivre et à faire de même. Lieu qui trouve son prolongement dans la prière vécue dans la communion des saints : « ainsi les autres portent mon fardeau ; ma force est la leur. La foi de l'Église vient au secours de mon inquiétude ; (…) ; la prière de l'autre a souci de moi. » Luther.
Ceci a bien sûr des prolongements concrets dans ce que je considère comme des piliers du ministère, de mon ministère. Un ministère perçu comme articulé, articulé avec l’évêque et le presbyterium, la ou les communautés (mission confiée) et la ou les communautés électives (famille spirituelle, amis, monastère…).
Et puis je pense aussi à mes frères prêtres heureux ou moins heureux, dans le ministère ou l'ayant quitté. Puisse ma pauvre prière avoir une résonance là où il se trouvent.
De tout cœur, je vous souhaite une belle route avec autant de bonheur que j’en connais !
Belle journée !

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Très beau témoignage qui demande persévérance et abandon dans celui qui anime votre vie. Bon anniversaire sacerdotal. Pied de choux