dimanche 30 septembre 2012

Camino...

En Castille et Leon, à une dizaine de jours de Saint-Jacques-de-Compostelle, on entrevoit la certitude qu’on ira jusqu’au bout. Le paysage n’a plus à lui seul la force de porter le projet ! L’action s’impose à la contemplation. Depuis le départ les incertitudes sont nombreuses tout au long du chemin : l’ennui peut dévorer la vie intérieure, les pieds peuvent se révolter dans la douleur, les rencontres ne sont pas mécaniquement fertiles… Le doute rode autour du chemin. Et puis d’un seul coup le Pèlerin sait qu’il ira jusqu’à Santiago. Il veut au plus profond de lui même que « les choses soient ce qu’elles sont ». 
Tous, autour de lui, marchent de manière décidée comme si le Finistère était tout près, juste derrière la colline. Très vite, tout prend la lumière, les visages, les églises, les étapes… Les kilomètres trouvent leur unité et deviennent fil de mémoire, fil de vie. L’effort devient cohérent, la fraternité s’affirme, la paix pénètre entre les pas et les pauses. La joie s’avance progressivement, à son rythme, telle les tours de la Cathédrale d’Asterga que l’on aperçoit à plus de 6km. Elle est à la fois encore loin et toute proche. Le coeur du Pèlerin comprend très bien ce qui lui arrive, il lit l’humeur des autres, il a appris à les écouter. Il a confiance. Son bonheur c’est sa foi.
Jean Pierre Raffarin

Aucun commentaire: