lundi 23 septembre 2013

Rome, une nouvelle fois...

« [Piazza del Popolo,] regardez toujours vis-à-vis de vous, sans vous aviser de jeter les yeux sur les côtés du triangle ; vous ne verriez à droite que de grands vilains magasins à foin ; à gauche, que l’église Sainte-Marie, assez médiocre bâtiment, suivi de plusieurs maisons particulières très piètres ; de sorte que la place del Popolo, quoiqu’elle contienne plusieurs belles choses, n’est nullement une belle place.


C’est un défaut assez général ici qu’une telle disparité ; tout est de palais ou de cabanes ; un bâtiment superbe est entouré de cent mauvaises maisonnettes ; quelques grandes rues principales, d’une longueur sans fin, alignées à merveille, presque toujours terminées par de beaux points de vue, servent heureusement à se retrouver, au milieu d’une foule de culs-de-sac, de ruelles tortueuses ou de mauvais petits carrefours. Il n’y a rien de plus aisé que de savoir la ville en gros, et rien de si difficile que de s’en démêler en détail. Je croirais volontiers que Rome se ressent encore d’avoir été brûlée par les Gaulois et de ce que, en la rebâtissant, chaque habitant édifia sans ordre et sans suite, dans la première place qu’il avait trouvée vacante. »

Le Président de Brosses en Italie, 
Lettres familières écrites d’Italie en 1739 et 1740, Éd. Didier, 1858)

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