jeudi 31 octobre 2013

Surprise !

Tout se joue après sur le seuil d’une petite auberge de bords de route. Ils sont sur le seuil, le seuil décisif. Leurs regards sont pleins de désir et d’espoir, cherchant à conjurer la séparation imminente. “Reste avec nous car le soir vient et la journée est déjà avancée.” 
Reste avec nous Seigneur, dans notre vie. Ne lâche pas notre main, continue de veiller à nos côtés. Dans une pauvre auberge, dans mon bureau, ma famille, l’expression de mes affections, de mon amour, sois présent. Je t’invite aussi Seigneur, dans les zones d’ombre de ma vie, tous ces lieux qui ne sont pas encore éclairés par ton Évangile. Viens Seigneur, je t’invite, ne tarde pas.
Les voici assis à table. Mariage imprévu du familier et du solennel, comme à Cana. On s’assied, on s’apprête à manger, à boire. “Or, quand il se fut mis à table avec eux, il prit le pain, prononça la bénédiction, le rompit et le leur donna.”
Un instant, plus tard inoubliable. Il est tourné vers Dieu, la prière est prononcée, simplement, tout va de soi. Le bruit du pain rompu, il est chaud et son odeur se répand dans la pièce. Ni le pain partagé ne se décrit, ni le regard du Christ ne font un spectacle. C’est un moment de tendresse sans parole. Il s’agit de goûter le moment présent afin que ce qui se trouve encore dans l’ombre entre dans la lumière. 

Le Christ commence de disparaître, les disciples sont de nouveau responsables, la suite du repas leur incombe. “Car là où deux ou trois se trouvent  réunis en mon nom, je suis au milieu d’eux”. Mt 18, 20. Il a disparu à leurs yeux, signant d’un simple geste. 

Aucun commentaire: