Tout se joue après sur
le seuil d’une petite auberge de bords de route. Ils sont sur le seuil, le
seuil décisif. Leurs regards sont pleins de désir et d’espoir, cherchant à
conjurer la séparation imminente. “Reste
avec nous car le soir vient et la journée est déjà avancée.”
Reste avec nous
Seigneur, dans notre vie. Ne lâche pas notre main, continue de veiller à nos
côtés. Dans une pauvre auberge, dans mon bureau, ma famille, l’expression de
mes affections, de mon amour, sois présent. Je t’invite aussi Seigneur, dans
les zones d’ombre de ma vie, tous ces lieux qui ne sont pas encore éclairés par
ton Évangile. Viens Seigneur, je t’invite, ne tarde pas.
Les voici assis à table. Mariage imprévu du familier et du solennel,
comme à Cana. On s’assied, on s’apprête à manger, à boire. “Or, quand il se fut mis à table avec eux, il prit le pain, prononça la
bénédiction, le rompit et le leur donna.”
Un instant, plus tard
inoubliable. Il est tourné vers Dieu, la prière est prononcée, simplement, tout
va de soi. Le bruit du pain rompu, il est chaud et son odeur se répand dans la
pièce. Ni le pain partagé ne se décrit, ni le regard du Christ ne font un
spectacle. C’est un moment de tendresse sans parole. Il s’agit de goûter le
moment présent afin que ce qui se trouve encore dans l’ombre entre dans la
lumière.
Le Christ commence de disparaître, les disciples sont de nouveau
responsables, la suite du repas leur incombe. “Car là où deux ou trois se trouvent réunis en mon nom, je suis au milieu d’eux”. Mt 18, 20.
Il a disparu à leurs yeux, signant d’un simple geste.
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