La suite du périple pèlerin nous conduisit à Clamecy, charmante localité posée sur les bords de l'Yonne et gratifiée ce jour là d'un soleil radieux. La halte serait bien ordinaire si ce lieu, au demeurant fort hospitalier, ne recelait pas en son sein une curiosité qui nous rapprocha de la Terre Sainte.
Il y a fort fort longtemps, les comtes de Nevers avaient fait don à l'évêché de Bethléem de terres à Clamecy afin, sans doute, de racheter quelques fautes par trop saignantes. Seulement voilà, Bethléem est reprise et l'évêque est obligé de se replier sur ses terres de Clamecy. Il y aménage avec le temps une petite cathédrale et un logis pour son usage. Cet évêque a eu des successeurs jusqu'au Concordat de 1801, date à laquelle l'évêché fut supprimé. La cathédrale, vendue en 1796, est maintenant privée de sa façade et quelques vestiges subsistent dans une salle de restaurant.
Passons quelques péripéties et arrivons à la construction de l'actuelle Notre Dame de Bethléem, non loin de l'ancienne cathédrale. Elle remplace une chapelle provisoire construite au début du XX ème siècle afin de servir d'église à une paroisse populaire. Edifiée en ciment armé, elle est de style byzantin afin de rappeler les origines.
Très abîmée, elle est aujourd'hui en attente de restauration et ne sert plus aux célébrations dominicales. Etrangement, l'intérieur dégage une atmosphère de grande paix et la crypte est décorée de fresques résolument modernes et très inspirées.
Guidé avec brio par une paroissienne de Clamecy, le groupe a pu faire mémoire de ce passé et faire monter une intention de prière fervente pour les chrétiens du Moyen Orient si éprouvés en ces temps troublés.
C'était à Bethléem, sur les rives de l'Yonne, en France.
Et c'était très bon.
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