mardi 2 décembre 2014

Le phacochère, les terriers et le combat spirituel

Un phacochère, c'est hideux, sale et sûrement puant (encore que je n'en ai pas vu d'assez près pour pouvoir le vérifier !). Le simple fait de regarder ces bestiaux tout droit expatrié de la préhistoire soulève le coeur. Les voir, à la moindre alerte, détaler en grouinant sottement fait sourire et souhaiter les voir se faire bouloter par quelque prédateur inspiré est une tentation récurrente. Il en est de ces bestioles comme des caniches, elles attirent la hargne !
Seulement voilà, même ces machins sur pattes ont des qualités notables. Se connaissant nombre de prédateurs, ces charmants suidés sont obligés de mettre au point des techniques de défense assez pointues pour échapper aux canines des guépards et autres hyènes affamés. Très organisés, nos phacochères - qui vivent en bandes - donnent l'alerte de façon efficace et rapide. Et c'est là que ça devient intéressant, détalent vers un des trois terriers préparés de longues dates : un peu profond, un moyennement profond et un creusé à une profondeur supérieure pour des prédateurs plus costauds et persévérants comme les lions. Et hop, en fonction de l'attaquant, tout ce petit monde se rue vers le bon terrier. Ingénieux non ? 
Nous avons aussi nos ennemis, nos adversaires, y compris dans la vie spirituelle. Même s'il n'est pas question de creuser des trous pour nous y enfouir en tremblant de peur, il nous faut affronter positivement ce qui se présente. Pour cela, voici quelques pistes :
   
• Créer une relation avec Dieu par la prière personnelle. Le bienheureux Charles de Foucauld définissait la prière comme « parler à Dieu en l’aimant ». D’autres saints diront qu’il s’agit de parler à Dieu comme un ami parle à son ami, familièrement, et lui faire confiance. On peut ainsi, par exemple le soir, remercier Dieu pour ce qu’il nous a donné de vivre dans sa journée, lui demander pardon pour ce qui a été manque d’amour et lui offrir ce que l’on connaît de la journée du lendemain. On peut encore rechercher dans sa vie, tout ce qui aidera à une relation vraie et simple avec Dieu.

• Chercher à aimer davantage, en vérité et concrètement, son prochain, c’est-à-dire celui qui se fait proche de moi, que je l’aime déjà ou que j’aie du mal à l’aimer. Cet “amour vrai” se décline par mille et un gestes ou paroles ou silences. Cet amour vrai passe bien souvent par l’accueil ou la demande de pardon. Mère Térésa avait la conviction que les plus petits gestes, même anodins, ont une grande valeur pour le Royaume de Dieu.

• Se savoir mis au combat et percevoir que, dans ces combats intérieurs, l’Esprit Saint est un allié que l’on peut implorer. Quels sont ces combats ? Les combats pour aimer davantage Dieu et son prochain comme soi-même.

• Aimer l’Église et chercher à vivre en unité avec elle. Malgré l’image qu’en donnent les médias, l’Église ne se réduit jamais à sa hiérarchie, le Pape, les évêques ou les prêtres. L’Église est d’abord le rassemblement de tous les baptisés. Un chrétien confirmé est donc membre de l’Église, Église que le Christ a aimée et continue d’aimer en lui donnant l’Esprit Saint. Il s’agit alors à notre tour d’aimer l’Église, même si l’on a du mal à tout comprendre ou à tout admettre, même si l’on perçoit de graves déficiences dans l’Église du fait des chrétiens. Il s’agirait d’aimer l’Église comme sa mère : on aime sa mère quoi qu’il arrive, malgré tous les défauts qu’on peut lui connaître.
          
         • Choisir un des fruits de l’Esprit Saint, tel que saint Paul en parle en Ga 5, 22-23. Et le demander à Dieu, inlassablement.

            Se laisser conduire par l’Esprit de Dieu. Cette personne dont nous reconnaissons la présence aux signes que je viens de rappeler ne vient pas en nous simplement pour nous réchauffer. Il vient pour nous éclairer et nous donner la force de vivre en fidélité à la Parole de Dieu. Notre premier objectif est de laisser notre liberté s’ouvrir à son action, de nous laisser conduire par lui. Nous devons apprendre à devenir attentifs à ses mouvements et à y répondre par notre manière de vivre. Ceux qui suivent vraiment les mouvements de l’Esprit sont ceux qui se laissent convertir par lui et qui ajustent leurs actions à l’amour qui vient de Dieu. Le meilleur fruit de cette conduite par l’Esprit est évidemment notre connaissance de Jésus-Christ, notre attachement à sa personne, notre amour pour lui.

Belle journée !

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Malgé cette bête hideuse, beau parcurs pour ce temps de l'Avent A mettre en pratique Merci