mercredi 18 février 2015

Chic, c'est carême !

On connait tous le cri de joie des commerçants en septembre : Chic c'est la rentrée ! Alors que nous, nous resterions volontiers quelques jours supplémentaires en vacances. 
Aujourd'hui, c'est le premier jour du carême. Chic, c'est carême ! On va pouvoir jeûner, faire des efforts. Trop bien ! C'est trop cool ! On va enfin avoir la possibilité de se serrer la ceinture, de faire des trucs qu'on n'a pas envie de faire ; ça va être génial !
Mais est-ce bien ça le carême ? Non of course ! 
Disons plutôt que ce temps liturgique qui nous conduit à Pâques est une chance pour une rencontre et que c'est aussi une chance pour se laisser rencontrer. C'est une chance pour accueillir l'autre, différent de moi, radicalement différent parfois. C'est oser cette formule : "Dieu a envie de me rencontrer". 
Le Christ vient me rencontrer, rejoindre ma vie pour y révéler ce qu'elle a de grand, de beau. Il ne vient pas nous dire : "Tu es un sous-nul de la foi, je vois bien que tu ne t'en sors pas tout seul, alors, comme je suis sympa, je viens te tendre la main". Il vient plutôt rejoindre nos forces en aimant nos fragilités. Il vient nous aider à donner encore plus d'ampleur au sens que nous voulons donner à notre vie. Le Christ est là, présent, disponible. Il est le centre, il est au centre. 
C'est Lui qui nous donne ces moyens simples que sont le partage, la prière et le jeûne pour mettre en oeuvre ce que nous désirons vraiment. 
Le partage pour passer de l'hostilité à l'hospitalité et découvrir que ce qui m'appartient peut être démultiplié en étant mis à disposition (ce peut être un bien matériel mais aussi un savoir, une manière de voir la vie ou tout autre trésor de notre vie).
La prière pour recevoir de Celui qui est vraiment différent de moi - Dieu lui même - une Parole qui m'aide à sortir de mes peurs, de mes angoisses et même de ma joie qui est parfois trop bruyante pour percevoir l'essentiel.
Le jeûne pour ne pas céder dans l'instant aux appétits qui peuvent être les miens. Faire de la place pour être tout simplement. 
Il s'agit donc de retrouver ce que nous sommes à un moment où chacun a à coeur de dire au fil des réseaux sociaux "Je suis Charlie / celui qui est persécuté / celui qui n'en peut plus". Bien sûr, il est important - et sans doute même vital - de manifester de la solidarité vis à vis de causes plus ou moins éloignées (et la prière est un bon moyen pour la vivre cette solidarité), mais il est aussi vital de vérifier cet engagement au plus prêt, dans notre quotidien afin que ce ne soit pas que des mots vite formulés - et aussi vite oubliés. Aussi je risque la question : Que désirons nous vraiment vivre durant ce carême, durant ces quarante jours qui nous séparent de Pâques ? Quel est notre désir ? Que désirons nous construire ? Laissons résonner cette question en nous ? Et donnons une réponse. 
Ne cherchons pas d'actions extraordinaires à mener mais des choses à notre portée. Quel est ton désir ?
Sr Thérèse Bénédicte de la Croix disait : "Ce que peuvent prendre les hommes, lâche-le. Saisis la Croix, elle t'emmène vers la lumière éternelle". Je vous souhaite de tout mon coeur de pauvre prêtre d'aller , de rencontrer et de vivre de cette lumière qui est la vie même de Dieu. 
Beau, joyeux et fructueux carême !

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