jeudi 4 juin 2015

Nous sommes à l'aurore de la lumière parfaite

Parce que le point du jour, ou l'aurore, passe des ténèbres à la lumière, on a bien raison de désigner par ces noms toute l'Église des élus. 
Mais on peut trouver une considération plus subtile dans cette comparaison avec le point du jour et l'aurore. Celle-ci, ou le point du jour, annoncent que la nuit est passée, mais ils ne font pas découvrir l'éclat du jour dans sa plénitude ; cependant, en chassant la nuit, ils accueillent le jour ; ils apportent une lumière toute mêlée de ténèbres. 
Nous tous, qui suivons la vérité, sommes-nous autre chose, en cette vie, qu'une aurore ? Car nous accomplissons déjà des actes qui relèvent de la lumière, et pourtant, sur certains points, bien des restes de ténèbres demeurent en nous. Le Seigneur l'a bien dit, par la bouche du Prophète : Aucun vivant n'est juste devant toi. Et il est encore écrit : Nous trébuchons tous, bien souvent. 
Quelle est la place de l'aurore, sinon la pleine lumière de la vision éternelle ? Lorsqu'elle parvient à cette place, elle ne garde plus rien des ténèbres de la nuit écoulée. L'aurore s'efforçait de rejoindre sa place, quand le Psalmiste disait : Mon âme a soif du Dieu vivant ; quand pourrai-je m'avancer, paraître devant la face de Dieu? 
L'aurore se hâtait de parvenir à cette place qu'elle connaissait, lorsque saint Paul disait avoir le désir de s'en aller pour être avec le Christ. Et encore : Pour moi, vivre, c'est le Christ, et mourir est un avantage.
Commentaire de Saint Grégoire le Grand sur le livre de Job

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