Pour multiplier le pain, Jésus
ne part pas de zéro. Il a besoin comme le diraient les banquiers lorsqu’ils
consentent un prêt, d’un apport personnel ! Mais Dieu soit loué, il y a
aussi un autre type de crédit : le crédit coopératif destiné à aider ceux qui
n’ont vraiment rien du tout. Ici c’est un jeune garçon qui a 5 pains et 2
poissons. St Jean insiste sur ce fait : il répétera 5 fois le mot pain et 2
fois le mot poisson dans ce passage, peut-être pour en souligner le nombre
dérisoire par rapport au besoin réel. Dieu nous demande de donner notre indigence, Dieu nous demande de
donner le peu que nous avons ; à partir de quoi il peut le multiplier. Dieu ne
peut rien faire devant un homme comblé et qui estime n’avoir besoin de rien.
Dieu veut donner et donner
gratuitement ; et à ce moment là il comble les hommes. « A celui qui a soif je
donnerai de la source de l’eau de la vie gratuitement » (Ap 21, 6). Et c’est
peut-être pour cela que dans notre passage de St Jean il est dit que c’est
Jésus lui-même qui distribue le pain et les poissons, au contraire des autres
évangélistes où ce sont les disciples qui font la distribution. Dieu veut
marquer par là qu’il privilégie le pauvre, celui qui n’a rien, et pour qui il
va opérer un miracle. Dieu donne, sachons lui dire notre faim, notre manque et
notre désir.
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