jeudi 8 février 2018

Sorrow

Il y a des deuils dont on ne guérit pas - ou difficilement. Je ne parle pas là des défunts de la famille parce que là c'est pire, c'est le même sang qui s'écoule, à jamais.
Les morts qu'on ne connaît pas et qui pourtant font partie de la vie à la manière de ces cousins éloignés qui reviennent tous les deux ans d'une chasse aux lions ou d'une course en solitaire en surgissant, portés par un courant d'air dans la maison de famille, soufflant la routine comme une chandelle usagée.
Jean Rochefort, Claude Rich, Jean d'Ormesson. Elégance et sourire, dignité et légèreté, profondeur et pétillement. 
Ils s'éloignent sur les mêmes navires qui les ont amenés et nous restons bien sots sur le quai, agitant la main, écrasant une larme et exhalant un soupir. 
Bien sûr, il y a l'espérance. On n'a pas pu donner autant de bonheur sans en recevoir bien plus en éternité. La vie ne se termine pas sur les quais d'où les vaisseaux partent pour ne plus revenir. Elle rejoint une aspiration plus haute, une espérance plus violente, un souffle intarissable. Et ma foi leur donne le nom de Dieu, celui de Jésus Christ.
Dieu est amour.
Ce qui n'empêche pas que la peine soit lourde. 

3 commentaires:

Anonyme a dit…


And Jesus was a sailor
When he walked upon the water
And he spent a long time watching
From his lonely wooden tower
And when he knew for certain
Only drowning men could see him
He said "All men will be sailors then
Until the sea shall free them"
Amicalement,Nathanaël

BL a dit…

Merci pour ce clin d'oeil de Léonard Cohen !

Anonyme a dit…

Bonjour, Lui aussi s'en est allé sur le même navire qui l'avait amené à quai pour souffler sur le quotidien de nos vies. Un de ces navires que conduit le Christ sur les flots pour sauver les noyés comme Leonard et nous-mêmes, pauvres de coeur. Hallelujah. Nathanaël