dimanche 18 novembre 2018

“La lampe de Dieu n’était pas encore éteinte” 1 Sm 3, 3

Une phrase comme ça, au détour du texte. Une phrase qui n’a l’air de rien et qui provoque la méditation. Au fond du sanctuaire, quand toute lumière a cessé d’être ; au détour d’une chapelle, la lueur ténue qui met en relief les formes alentour. Les contours d’une statue et les silhouettes des chaises. Elle n’attire pas forcément, on la regarde de loin, tranquille, niché dans l’obscurité. Nul ne nous voit, dissimulé dans les plis nocturnes, nul ne nous voit hormis Celui pour qui la lampe produit la lumière, Celui qui est lumière. 
“Tu es Seigneur la lampe de mes pas”. Des jours en pleine lumière, des jours dans le coeur de la ténèbre. “La ténèbre n’est pas ténèbre près de toi, la nuit comme le jour est lumière.” Relecture après l’événement. 

L’essentiel est de toujours marcher, ne jamais s’arrêter, ne jamais cesser d’aimer. Source de lueurs. 
Rien n’est émouvant comme ces moments de solitude habitée où entre deux dialogues, le soleil décline et baigne tout d’une couleur d’autres temps. Nous voici alors pèlerins d’Emmaüs - amateurs sur le chemin de la vie. Les coeurs brûlants tout en marchant, les dialogues d’errance, le brouillard des sentiments et, discrète, la lumière discrète qui luit au loin, sans que nous en ayons conscience. Quand le coeur s’égare, toujours retentissent les mêmes mots envers nos interlocuteurs “tu es bien le seul à ne pas savoir...” Lc 24, 18. 
Isolement et départ pour une île qui n’est jamais déserte, même si au fond de nous même reposent ce désir, cette facilité, cette complaisance envers la douleur, toujours plus noble à nos yeux que la joie tranquille. 
“De quoi parliez vous tout en marchant ?” De tout et de rien. De ces choses qui nous font saigner le coeur depuis l’enfance et dont on ne parle que rarement, lorsque le coeur déborde de quelques larmes. 
“Où demeures - tu ?” Je demeure près de la lampe qui luit depuis la nuit des temps, depuis que dans ma création j’ai ouvert l’avenir à l’homme et à la femme. Et surtout depuis le jour où l’homme m’a ouvert les bras. De lui, je ne désespère pas. De lui, jamais je ne désespère. 
Dans le sanctuaire, au coeur de la pénombre, j’attends : Une parole, ressentir une présence. Lever un instant les yeux vers la croix, lieu de Passion, et un peu plus haut : transfigurer sa prière dans la lumière de la Résurrection. 

“La lampe de Dieu n’est jamais éteinte.” 

1 commentaire:

anonyme a dit…

Merci, très belle méditation