vendredi 30 novembre 2018

Quoique de nuit...


“Dieu semblait se taire et le mal semblait l’emporter”. Ils ont porté le Christ crucifié dans les noires et humides cellules des prisons, et ils ont confessé leurs foi comme Daniel dans la fosse des lions ou les trois jeunes dans la fournaise ardente.
Ainsi, les barreaux des étroites fenêtres de prison sont devenus pour eux des signes de la Sainte Croix, c’était leur croix à eux unie à la Croix du Sauveur. L’Archevêque Ploscaru racontait que, chaque fois qu’il était conduit dans une autre cellule, aussitôt qu’il était enfermé il baisait le verrou de la porte de fer. Pendant deux ans il a été enfermé tout seul dans une cellule qui avait les vitres cassées. D’habitude en ces circonstances le prisonnier ou bien devenait fou ou bien tombait malade risquant la mort même (ce qui, d’ailleurs était le but de ce traitement). Mgr Ploscaru s’est conçu un strict programme spirituel qu’il respectait rigoureusement, en récitant de mémoire toutes les prières qu’il se rappelait de l’Office liturgique quotidien. Après il faisait de longues méditations qui aboutissaient des fois en poésies. C’était la seule modalité qu’il avait pour exprimer et mémoriser des idées, des sentiments. Tout devenait sujet de contemplation : un petit oiseau, une araignée, un papillon, tout se transformait en occasion de louange adressée au Dieu Créateur et source de vie. C’est ainsi qu’il a composé 96 poésies, qui ont été réunies après les années ‘90 dans un volume intitulé: “Croix de barreaux”. Chaque jour il en composait une et il répétait de mémoire les autres parce qu’il n’y avait pas de papier pour les écrire; ainsi c’était en même temps une prière et un exercice de mémoire. C’est ainsi qu’ils ont transformé les cellules des prisons en chapelles ; le temps de la détention en temps d’exercices spirituels; leur vie entière en offrande de doux parfum spirituel porté au Père selon le modèle du Fils, par la grâce et le pouvoir du Saint Esprit.”

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