lundi 30 mars 2020

"Lorsque je suis faible, c'est alors que je suis fort"

On parle souvent en ce moment de fragilité, de faiblesse, de précarité de la vie humaine. Et on a sans doute raison : le virus du moment met en danger la vie de beaucoup.
Vendredi dernier, le pape a prononcé une bénédiction Urbi et Orbi (sur la Ville de Rome et sur le monde) et l'a donnée avec le Saint Sacrement. Je ne sais comment, j'avais raté l'annonce et n'était pas au rendez vous devant ma télévision au moment précis. Et ce n'est que plus tard, presque par hasard que j'ai découvert cette belle célébration et l'ai regardée in extenso. 
Mais auparavant je suis tombé sur un extrait de cette célébration en parcourant une page d'un réseau social internet. Je n'ai pas réalisé qu'il s'agissait du Pape, l'image était un peu lointaine, la pluie tombant sur Rome avait transformé le parvis de la basilique St Pierre en miroir, le vent soufflait doucement soulevant les ornements blancs du Pape François. C'était presque irréel. Bien sûr je me suis rendu compte de ce qui était filmé : le pape bénissant avec l'ostensoir contenant le Saint Sacrement. Beaucoup ont souligné la faiblesse apparente du Pape, sa fatigue lisible sur son visage. Pour ma part, j'ai eu le sentiment contraire : une grande force émanait de lui, une qualité de présence. Les paroles prononcées étaient sobres, essentielles, ajustées.
Et si nous en tirions une leçon : il y a ce que l'on voit - ou croit voir - et il y a ce qui est. Le Christ n'a pas eu une vie manifestant la toute puissance sur terre, il n'a pas oeuvré pour sa propre gloire. Il a été le Témoin Fidèle de l'Amour du Père. Et finalement Pâques c'est cela.
Pâques dont la date approche avec la Semaine Sainte qui précède. 
Pâques que nous fêtons aussi chaque jour lorsque nous sommes témoins de cet amour, même - et surtout peut-être - lorsque nous boitons et sommes conscients de notre fragilité. 

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