Bagnac for ever...

A la faveur d'une bonne ballade au coeur de la Basse Marche, voici quelques échos de la visite d'un château en ruine (près de Bellac) par une belle journée de soleil...

Dans un creux de verdure, quelques tours affleurent, encore dressées malgré les vents et l’abandon.

Depuis longtemps l’Histoire s’est enfuie, allant ailleurs donner sa faveur. Nul n’y respire plus le parfum des siècles, nul n’y rêve et n’y pleure. Courants d’air et averses sont ses seules respirations.

En descendant le chemin caillouteux, lentement il se donne à voir, jusque là dissimulé par les arbres. Rien ne laisse présager la ruine et la solitude. Même délabrées, ces demeures ont la fierté des reines en exil. Si le mur cède, la tour veille encore, altière et belle. Si la tour croule, le blason semble affirmer : “je demeure”. 

Si le plafond s’est effondré, c’est pour mieux laisser passer la lumière, si les ardoises ont glissé des toits, c’est pour que les oiseaux viennent nicher sur les poutres vermoulues et battues par les vents. 

Avant la construction, il y avait là une harmonie, lentement elle revient sur les lieux de son absence. La brise qui souffle dans les hautes cimes murmure à l’oreille du passant qu’il serait vain de vouloir arrêter le temps, de désirer le remonter afin de contempler ce qui n’est plus. Ce qui demeure, c’est l’écrin, la nature qui reprend ses droits. 

Néanmoins, "tous les hommes ont un secret attrait pour les ruines. Ce sentiment tient à la fragilité de notre nature (...). Il s'y joint en outre une idée qui console notre petitesse, en voyant que des peuples entiers, des hommes quelquefois si fameux, n'ont pu vivre cependant au delà du peu de jour assignés à notre obscurité.

Ainsi les ruines jettent une grande moralité au milieu des scènes de la nature." François René de Chateaubriand.

Belle journée !