vendredi 22 février 2008

Chroniques de la mouette chauve 4.

« C’était à Mégara, faubourg de Carthage, dans les jardins d’Hamilcar. » (Gustave Flaubert in Salammbô). La mouette chauve, bien calée sur son rocher rêvait aux gloires passées. « Combien de marins, combien de capitaines ?.. »
Les rêves qui nous habitent, et la réalité qui nous rejoint. Les chimères qui nous transportent et les faits qui nous rattrapent. On dit que c’est à partir du moment où l’on est déçu par quelque chose ou par quelqu’un que l’on commence à vraiment l’aimer pour ce qu’il est, pour ce qu’elle est. L’image idéale se brise, se déchire et laisse apparaître la réalité consciente. « J’ai cru que peut être j’allais être un de ceux auxquels les hommes croient, dans les yeux desquels des milliers d’hommes cherchent l’ordre, à la voix et à la plume duquel les routes s’ouvrent, des pays se repeuplent, des villes surgissent. Je me suis bercé de tout cela... » écrivait le futur maréchal Lyautey encore jeune officier.
La mouette se dit que rêver les grands idéaux et se projeter vers un destin fabuleux, cela creuse des traces profondes dans l’imaginaire. Elle se surprend encore à rêver d’océans encore plus vastes, de perchoirs toujours plus hauts, de vols plus vertigineux. Et pourtant songe-t-elle, quoi de plus humble qu’une mouette ? Quoi de plus simple, de plus insignifiant ? Mais se dit elle aussitôt, sans les mouettes le ciel semble vide et inanimé.
Les yeux dans les étoiles, posté sur le haut d’une falaise, les plumes au vent, il faut savoir apprécier le moment présent et y trouver son bonheur.
« Il vous faut, renonçant à votre existence passée, vous dépouiller du vieil homme qui se corrompt sous l’effet des convoitises trompeuses ; il vous faut être renouvelés par la transformation spirituelle de votre intelligence, et revêtir l’homme nouveau créé selon Dieu dans la justice et la sainteté qui viennent de la vérité. » Ep 4, 22 – 24
Proverbe du jour : Mouette sur le rocher, silence habité !

Belle journée !

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