jeudi 6 mars 2008

Chroniques de la mouette chauve 5.

Sait on jamais à quoi s'attendre ? Y-a-t-il dans un quelque part incertain un gros livre où tout se trouve écrit par avance ?
Décidément, la boîte aux lettres de la mouette chauve regorge de questions en ces temps qui ne sont pas les derniers ! Le poisson qu'elle a gobé ce matin, était ce son heure ? Ou une implacable fatalité s'était elle abattue sur lui ? Ne parlons même pas des crevettes...
Si tout est écrit d'avance, pourquoi battre des ailes, pourquoi se fatiguer à courir à droite, à gauche, pourquoi voler sans cesse contre le vent, il suffirait de se laisser porter tranquillement, sans fatigue. Tellement cool !
Petit hic néanmoins. La mouette chauve se prend à penser que si tout est écrit, quid de sa liberté personnelle ? Elle ne vaudrait pas mieux que le rocher de la digue, juste bon à servir de support aux berniques. Palsambleu !
Ma liberté j'y tiens clame-t-elle face au vent ! C'est pour moi une promesse, un futur vers lequel je me dirige, une plénitude qui m'attend. Elle a quelque chose à voir avec l'espérance qui soutient ma vie. Sans cela, que puis je espérer ? Songeuse, la mouette se dit que la liberté n'est pas un en soi séparé du reste mais qu'elle est articulée à l'espérance, à l'amour exprimé, à la foi qui structure. Tiens, la foi ? Et Dieu dans tout ça ?
Se souvenant de sa visite à la chapelle (cf une chronique précédente), la mouette se souvient de son expérience qui lui avait suggérée que Dieu est la racine et la source de son espérance dans son total accomplissement. Sans Dieu, plus rien de solide, plus rien de vraiment lumineux. Car aimer Dieu, cela signifie l'aimer en premier, lui donner la première place, accueillir sa Parole et en vivre.
Seul un amour plus grand que le nôtre peut nous donner le souffle suffisant pour aimer à notre tour, seule une espérance plus forte que celle que nous exprimons peut servir de socle solide à nos espérances quotidiennes. Amour et espérance qui sont donnés par Dieu qui a pris visage en Jésus Christ ; "par lui, nous sommes devenus certains de Dieu – d'un Dieu qui ne constitue pas une lointaine « cause première » du monde – parce que son Fils unique s'est fait homme et de lui chacun peut dire: « Ma vie aujourd'hui dans la condition humaine, je la vis dans la foi au Fils de Dieu qui m'a aimé et qui s'est livré pour moi » (Ga 2, 20)." Benoît XVI, Spe Salvi n°26.
Respirant un grand coup l'air du large, la mouette chauve se dit que fort de ses réflexions, la vie n'était en aucun cas une fatalité mais une espérance à réaliser.
Et de battre des ailes de joie.
Belle journée !

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Je me serai bien passé de la première partie . Mais la seconde me rejoint. merci.

Pied de chou