dimanche 16 mars 2008

Chroniques de la mouette chauve 6

Les grands rassemblements émeuvent toujours la mouette chauve. Aujourd’hui, dans les églises limousines, il n’y avait plus assez de place même pour faire entrer le plus petit des coquillages.
Tout le monde porte de curieux bouquets de buis, quelques uns ornés de meringues. Comme la mouette a déjà fait connaissance avec un prêtre à l’entrée du carême (cf chronique n°2), elle alla se percher à proximité du saint homme afin de capter quelques explications complémentaires, son caté est bien loin..!
Elle l’entendit lire un texte tiré de l’évangile (Mt 21, 1-11) qui racontait l’entrée du Christ à Jérusalem baigné par la joie et les acclamations de la foule. Le prêtre a béni les rameaux avec force eau ce qui fit sourire les enfants. Au moment où elle l’entendit expliquer le sens du geste, une chose retint son attention. Cette bénédiction des rameaux était pour manifester que Dieu venait rejoindre chacun, qu’il redisait inlassablement son amour.
Presque aussitôt après, il y eu la grande lecture de la Passion dans l’évangile selon St Matthieu (Mt 26, 14 – 27, 66). Elle a bien senti la mouette que les lecteurs de ce grand texte étaient saisis, émus, touchés. La foule demeurait silencieuse, attentive.
Le Christ entre dans Jérusalem sous les acclamations de la foule, puis est rejeté par tous. C’est à ne rien y comprendre se dit notre volatile. A bien y songer, voilà une expérience fréquente, les sentiments sont tellement variables et les cœurs si peu enracinés…
Comme pour bien faire comprendre, le prêtre a répété durant l’homélie que Dieu bénissait chacun, que les rameaux déposés dans les maisons, sur les tombes des défunts, apportés à des malades, à d’autres qui n’ont pu venir étaient le signe de cet amour de chaque instant, de la présence de Dieu au cœur de la vie des hommes.
Non loin de l’autel, la mouette vit une vieille dame aux yeux humides qui pensait à son mari, mort depuis quelques années. Son regard se porta sur la croix drapée de rouge. Des enfants pensaient en souriant à leurs copains, une jeune femme à son époux. De rapides prières montaient de leur cœur.
Dans le silence du recueillement, la mouette vit comme une aurore de Pâques !

Belle journée !

Aucun commentaire: