Perché sur son rocher la mouette regarde par la porte ouverte de la chapelle du promontoire la lumière tamisée qui s’en échappe. La messe vient de s’achever, personne n’est sorti. Silence à l’intérieur. Un peu de fumée d’encens (parfumé avec un rien de rose et de Benjouin comme à St Louis), quelques fleurs jaunes et blanches.
C’est la fête de l’eucharistie, le Corpus Christi (version motupropriorisée). La mouette ferme à demi les yeux afin de ne voir que l’essentiel. Une hostie ronde et blanche au cœur d’un ostensoir. C’est là où Dieu n’est rien et que pourtant il est tout. C’est là qu’il se donne et que chacun se reçoit.
Songeuse, la mouette songe à la phrase fameuse du Révérend Père de Lubac : « L’eucharistie fait l’Eglise et l’Eucharistie fait l’Eglise ». Elle est d’accord notre mouette.

L’eucharistie permet de traverser la souffrance et l’épreuve puisque le Christ dans son Incarnation nous y a précédé. L’eucharistie permet d’unifier nos joies et nos bonheurs, de faire que rien dans notre vie ne soit isolé, laissé pour compte. La communion des croyants construit le Corps du Christ, l’édifie et le fortifie. Chacun est membre du Corps entier.
On en voit des choses par une porte d’église…
La mouette est un peu triste néanmoins, elle songe à ceux et celles qui n’ont pas encore touché du cœur cette réalité fondamentale, à ceux qui pour un temps ont la vue voilée par des questions sans réponses préparées. Elle ferme les yeux. Si seulement ce qu’elle ressentait pouvait être mystérieusement partagé avec ceux évoqués précédemment.
Quelle résonance a sa prière dans l’éternité et dans le cœur des hommes ses frères ? La réponse ne lui appartient pas, la mouette le sait bien.
Mais elle sait, dans la foi, que résonance il y a, puisque rien n’est étranger au cœur de Dieu, « qu’aucune souffrance n’est perdue, que chaque larme compte, chaque goutte de sang, que le secret du monde tient dans le Deus Caritas est de St Jean : Dieu est amour ».
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