vendredi 2 mai 2008

Chroniques de la mouette chauve 9

Songeuse la mouette en ce jour. Ses neurones ne font pas le pont – que dis je le viaduc ! – du premier mai.
Où vais je ? Où cours je ? Dans quel état j’ère ? Voilà qui pourrait résumer ce qui agite le bocal d’une voisine de rocher où souffle une forte tempête. Elle perçoit en elle comme un bruit de haubans qui craquent, de voiles qui se déchirent au vent. Son gouvernail s’affole à force de naviguer dans les hauts fonds. Alors, bien sûr, elle remet bien des choses en questions, tout y passe, et le reste.
La mouette chauve est un peu désemparée, ses ailes soudain lui pèsent, plus envie de voler. Les questions de la voisine sont un peu les siennes. Solidarité de mouette.
Alors il faut prendre un peu de distance avec tout cela ; pour pouvoir aider, un peu. Se rappeler d’autres expériences fondatrices où enraciner ses actes et son être.
La Petite Thérèse avait connu des moments d'angoisse, de combat si dur qu’ils l’avaient mené sur le bord infini des choses, à ce point où le vertige nous saisit. Comment faisait elle pour traverser ses moments ? Help !
La mouette chauve alla donc consulter un prêtre et jouer à nouveau les perroquets de corsaire (cf chroniques 2) sur l’épaule du pasteur qui lui dit ceci :
Trois éléments pouvaient se dégager de la démarche de Thérèse de l’Enfant Jésus et de la Sainte Face.
Accepter ce que Dieu donne tout d’abord, car il continue de parler et d’agir dans la vie de celui, de celle qui souffre (mais il n’envoie pas la souffrance bien sûr). Il donne son amour dans la tempête comme par temps calme. Elle vivait là la confrontation à la réalité de sa vie en intégrant très intimement qu’elle était aimée aussi dans sa réalité souffrante (qui n’était pas néanmoins le tout de son existence).
Deuxième élément : elle vivait cela dans la joie. Non pas une joie de façade, artificielle comme des fleurs de cimetière : une vraie joie puisée en Christ, nourrit de l’amour qu’elle avait pour Dieu et ses sœurs.
Troisième élément : elle vivait cela dans l’abandon en Dieu. Dans une grande patience, avec beaucoup de confiance. Elle avait la conviction que tout ne dépendait pas d’elle et qu’à un moment il lui fallait lâcher prise et s’en remettre à l’amour de Dieu qui permet de traverser la souffrance.
Et hop, notre mouette chauve poste cela rapidement et l’envoie à sa voisine. En espérant que cela puisse parler d’espérance durable.
Bon vol !

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