
On demandait à Marguerite Yourcenar si elle tenait son journal intime.
Elle répondit : "De temps en temps, pour ne pas perdre pied dans cette eau qui coule."
Ce blog n'est pas un journal intime, le lecteur ne s'y sera pas trompé. Mais il a le même but. Il s'agit de relire, d'empêcher que l'essentiel ne s'envole au loin.
Quand je songe à la manière dont Marguerite Yourcenar a dû répondre à cette question, je songe à sa voix chaude, au soin qu'elle prenait dans le choix de ses mots, à sa manière unique de rendre hommage à la langue française en la parlant si bien.
Chacun de ses livres (du moins ceux que j'ai lu) me fut un bonheur.
Je songe à Jean d'Ormesson qui la fit entrer à l'Académie Française. Il a lui aussi le charme détaché des belles lettres, celles qui ne s'imposent ni ne s'exhibent. Une littérature immortelle comme nos sentiments les plus nobles.
"... Pour ne pas perdre pied dans cette eau qui coule."
Belle journée !
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