vendredi 30 mars 2018

Semaine Sainte. Jour 7

Solitude - Mort - Espérance.
Nous avons entendu l'ample récit de la Passion. Il y a deux versants dans ce texte : la lumière et l’obscurité, la gloire et la croix. L’un et l’autre sont intimement liés. Au cri d’abandon “Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as tu abandonné ?” correspond ces autres paroles prononcées par le Christ bien avant la crucifixion, comme une annonce : “Celui qui croit dans le Père qui m’a envoyé a la vie éternelle, il est passé de la mort à la vie” (Jn 5, 24) “Si quelqu’un garde ma parole, il ne verra jamais la mort” (Jn 8, 51). Ces deux versants, ils font partie de notre existence. Avant nous, le Christ les a vécu, aujourd’hui, il les vit avec nous.
En 1662, durant le carême et devant le jeune roi Louis XIV et sa Cour asphyxiée de plaisirs éphémères, Bossuet proclamait ceci : “Chrétiens, Jésus va mourir : il baisse la tête, ses yeux se fixent ; il passe, il expire. C’en est fait, il a rendu l’âme. Sommes nous morts avec lui ? Sommes nous morts au péché ? Allons nous commencer une vie nouvelle ? Qui me donnera chrétiens, que je puisse imprimer cela en vos cœurs ? Que si mes paroles n’en sont pas capables, arrêtez les yeux sur Jésus (...) Je ne vous demande pas pour cela que vous contempliez quelque peinture excellente de Jésus crucifié. J’ai une autre peinture à vous proposer, peinture vivante et parlante (...) Ce sont les pauvres mes frères dans lesquels je vous exhorte de contempler aujourd’hui la Passion de Jésus. (...) Jésus souffre dans les pauvres, il languit, il meurt de faim dans une infinité de pauvres familles. (...) On ne songe qu’à vivre à son aise sans penser à l’amertume et au désespoir où sont abîmés tant de chrétiens ! Voilà donc Jésus délaissé.” (Sermon sur la Passion, Carême du Louvre).    


Aucun commentaire: