
Etre compatissant, c'est entrer avec l'autre là où il peine, là où il souffre. Mais on ne se précipite pas facilement là où les gens souffrent ; on essaie plutôt de rester hors d'atteinte. La plupart d'entre nous cherchent à éviter la souffrance plutôt que d'aller à sa rencontre.
Face à quelqu'un qui souffre terriblement, qui ne sait plus comment en sortir, ni s'il aura la force de continuer à vivre beaucoup plus longtemps, notre première réaction est de le réconforter, de l'encourager en lui disant que tout ne va pas si mal que ça et qu'il faut savoir regarder aussi le bon côté des choses. Immédiatement et presque automatiquement, nous cherchons comment réconforter cette personne et, ce faisant, nous nous éloignons du lieu de son mal. Il est extrêmement difficile d'être présent à une personne qui souffre. Car, quand quelqu'un nous parle de ses problèmes, nous pouvons les ressentir plysiquement dans notre corps. On sent une tension nerveuse monter en soi, et on se demande ce qu'on va bien pouvoir dire quand l'autre arrêtera de parler. La compassion n'est donc pas toujours une réaction instinctive et naturelle. C'est une manière de vivre très difficile."
in Henri-John NOUWEN, La compassion, Editions Fidélité, Namur-Paris, 2004.
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