samedi 2 août 2008

Chroniques de la mouette chauve 14

« Des figuiers entouraient les cuisines ; un bois de sycomores se prolongeait jusqu’à des masses de verdure, où des grenades resplendissaient parmi les touffes blanches de cotonniers : des vignes, chargées de grappes, montaient dans le branchage des pins : un champ de roses s’épanouissait sous des platanes ; de place en place sur des gazons, se balançaient des lis ; un sable noir, mêlé à de la poudre de corail, parsemait les sentiers, et, au milieu, l’avenue des cyprès faisait d’un bout à l’autre comme une double colonnade d’obélisques verts. » (in Salammbô, Gustave Flaubert)
Notre mouette est en vacances. Ouf ! Respirer enfin l’air du large, flâner sur les fortifications « Vauban », lire de bons romans. Gin tonifiant !
Mais elle n’a pas levé l’ancre pour autant. Vacances ne signifie pas oubli de ceux qui font le quotidien de l’année, de ceux qui sont la respiration de l’amitié.
Vacances ne signifie pas non plus se couper de la source de l’unique espérance, celle chantée par Charles Péguy dans « Le Porche de la deuxième Vertu » :
« On se demande, on dit : mais comment que ça se fait
Que cette fontaine Espérance éternellement coule,
Qu’elle jaillit éternellement, qu’elle source éternellement,
Eternellement jeune, éternellement pure
Eternellement fraîche, éternellement courante.
Eternellement vive
- Bonnes gens dit Dieu, ça n’est pas malin…
Si c’était avec de l’eau pure qu’elle voulut faire des sources pures,
Jamais elle n’en trouverait assez, dans toute la création
Car il n’y en a pas trop.
Mais c’est justement avec les eaux mauvaises qu’elle fait ses sources d’eau pure.
Et c’est pour cela qu’elle n’en manque jamais.
Mais c’est aussi pour cela qu’elle est Espérance…
Et c’est le plus beau secret qu’il y ait dans le jardin du monde »

Dans la paix de l’été, savourer cela lentement et s’y abreuver – sans fin.
Et de s’envoler avec son contre point la chouette mauve.
Bon vol !

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Ah oui?