lundi 18 août 2008

Chroniques de la mouette chauve 15

Flap, flap, flap… (vol lent et régulier)

Au dessus des vagues, la mouette se demande ce qui se trame là dessous, par delà les remous de l’onde salée. Souvent, sur son rocher, elle médite sur les agitations du large tout en guettant (elle a l’esprit pratique) le poisson passant à portée de bec. Le tourment des flots, la profondeur des abysses sont autant de mystères… (e un mistero padre, hi hi hi ! disent les religieuses romaines !)
On lui a parlé d’un peintre qui entre deux toiles aurait déclaré « Je ne cherche pas l’exaltation, la ferveur me suffit » (Georges Braque). Les vagues hautes et pleines d’écume, les tourbillons, les hauts fonds, tout cela, c’est l’écume des choses. D’autres se jouent plus en profondeur.

Flap, flap, flap… (vol d’allure moyenne)

Pourtant, il est tentant de ne rester qu’en surface. La souffrance, les épreuves, les déchirements de l’existence y portent. L’attente et la quête d’un bonheur plus grand, enfin durable et pour toujours enraciné sont souvent dures et éprouvantes. Lorsque le bateau tangue, souvent la question affleure : pourquoi faut-il donc que cette attente soit ceci ? Chaque minute, on croit tenir, et puis dès fois…
Savoir le froid des hivers, l’âpreté des luttes passe encore mais au moins savoir pourquoi tout cela. « Nous ne demandons pas à être éternel, mais à ne pas voir les actes et les choses tout à coup perdre leur sens » (Antoine de Saint Exupéry in Vol de Nuit). Il y a là des questions très sérieuses se dit notre mouette. Si au fond d’elle même, elle est convaincue que tout peut concourir à l’expression de la manifestation de l’amour de Dieu dans la communion des saints, certains jours, elle cale un brin.
Mais quand même, songer qu’une épreuve peut, par des moyens que seul Dieu connaît, avoir une importance pour un inconnu, lointain, c’est un sens précis et d’importance. « Dieu a peut être voulu que de nombreuses âmes, dans le monde, soient sauvées grâce à votre fidélité » disait Thomas Merton.
Semper fidelis !
A suivre !

Flap, flap, flap… (vol rapide et plein d’allant)

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Chère petite mouette :)

ça fait toujours du bien de te lire, Padre.

bisous, à bientôt

marie