Il ne viendrait à personne l'idée saugrenue de se féliciter de l'existence des guerres. Et c'est bien ainsi. Les cicatrices qu'elles laissent derrière elles sont profondes et pour une grande part indélébiles.
Faisant il y a peu un pèlerinage au Cap Ferret - où pour le moment il n'y a eu aucune apparition - j'ai revue avec bonheur, sous un soleil qu'on n'espérait plus, les blockhaus sous les assauts de la marée montante. Tags et graffitis en tous genres ont remplacé les exhortations belliqueuses. Et lentement le temps fait son oeuvre, laissant glisser doucement le béton armé au coeur de la mollesse des sables.
Il paraît que les ruines ont un charme à nul autre pareil. Et lorsque la verdure les recouvre le charme est à son point culminant. C'est bien ce qui se passe là entre flux et reflux.
Héritiers du Mur de l'Atlantique édifié par l'armée d'occupation entre 1941 et 1944, les blockhaus parsèment le rivage aquitain. La plupart, en ce milieu sabonneux et fragile ont été déstabilisés.
Ephémères illustrations de passages estivaux plus ou moins typés, les tags présentent une vision plutôt décalée d'une réalité aussi difficile à saisir que les sables qui les assaillent. Histoire, Mémoire et graffitis. Voilà un bon résumé de la situation.
Je ne sais trop ce qui poussa l'artiste à inscrire "Viva Claudia" en aussi gros sur le béton. Un amour défunt, un emballement de vacances... A marée haute, cela devient l'aqua Claudia, les romains comprendront. Si le béton fait de l'ombre par beau temps, sert de refuge aux amoureux - et aux crabes, de tremplins aux sportifs de tous poils, ces blockhaus sont le signe que le souvenir des violences glisse dans la mer.
Sans que la Mémoire se perde.
Belle journée !
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