Cannes : les deux plus hauts prix à deux films spirituels
Le jury du 63e Festival de Cannes a distingué dimanche soir deux films à contre-courant :
- Palme d'or : Oncle Boonmee, celui qui se souvient de ses vies antérieures, du cinéaste thaïlandais Apitchatpong Weerasetakhul. Une oeuvre ancrée dans la spiritualité asiatique : face à un monde que l'industrie occidentale force à devenir "monoculturel", a dit le cinéaste thaï, "j'essaie de faire un type de cinéma différent, qui lance un défi au public pour que le cinéma aille plus loin... 
Et j'espère que ce sera une inspiration, notamment pour les jeunes, parce que partout dans le monde nous devenons soumis à une monoculture, une culture unique... Le cinéma est l'un des moyens de mieux comprendre les différences culturelles.''
Et j'espère que ce sera une inspiration, notamment pour les jeunes, parce que partout dans le monde nous devenons soumis à une monoculture, une culture unique... Le cinéma est l'un des moyens de mieux comprendre les différences culturelles.''- Grand Prix du Jury (la plus haute récompense après la Palme d'or) : Des hommes et des dieux, du cinéaste français Xavier Beauvois. Cette oeuvre magnifique et inclassable, sur le martyre des sept moines de Tibhirine en 1996, impressionne mes confrères. Ainsi cet extrait de dépêche :
<< ...Sobre et épuré, Des hommes et des dieux bouleverse le spectateur en lui faisant vivre avec intensité le choix moral de ces hommes et leur sacrifice motivé par l'amour de Dieu, mais aussi de leurs frères musulmans. Dans un texte-testament repris en voix off dans le film, Christian dira : "Cette vie était déjà donnée à Dieu et à ce pays". "Ces hommes étaient des aventuriers, des artistes de l'amour, des gens qui vont jusqu'au bout des choses, de leur pensée, avec une foi, une rigueur... c'est très rare aujourd'hui, de faire don de soi, de s'intéresser aux autres", affirme Xavier Beauvois dans un entretien à l'AFP. "Christian disait : « nous sommes comme des fleurs des champs, ni très beaux ni très originaux, mais tous ensemble, on forme un bouquet magnifique », poursuit le cinéaste : "mon travail avec mes acteurs a été de faire un bouquet de gens qui soit beau. Si la société avait, ne serait-ce que 5 % de gens comme eux [les moines de Tibhirine], cela irait mieux." >>
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