mardi 22 juin 2010

Où irions nous Seigneur..?

Repris sur le blog de Patrice de Plunkett (http://plunkett.hautetfort.com/), ce billet en forme de méditation :

Qui suivre ? nous-mêmes, ou Jésus-Christ ?

Des controverses divisent la blogosphère catholique française : c'est l'épreuve de la réalité. Et c'est positif ! Le négatif serait de s'envelopper d'un consensus dl'illusion. Le catholicisme n'est ni un refuge, ni un club, ni un parti.

Le problème qui met les croyants à l'épreuve : peut-on servir deux maîtres, Jésus et notre « moi » collectif (nos « colères ») ? Quand nous suivons non le Christ mais nos impulsions, nous marchons dans l'erreur et nous désertons la seule mission qui nous soit confiée : vivre l'Evangile pour en donner le désir à tous.

C'est ce qu'indique justement l'évangile de ce dimanche, Luc 9, 18-24. Jésus dit :

« Il faut que le Fils de l'homme souffre beaucoup, qu'il soit rejeté par les Anciens, les chefs des prêtres et les scribes, qu'il soit tué, et que, le troisième jour, il ressuscite... » « Celui qui veut marcher à ma suite, qu'il renonce à lui-même, qu'il prenne sa croix chaque jour, et qu'il me suive. Car celui qui veut sauver sa vie, la perdra ; mais celui qui perdra sa vie pour moi, la sauvera. »

La « vie » qu'il faut « perdre » pour qu'elle soit transfigurée en Jésus-Christ, c'est le système de réflexes mentaux dont chacun s'enveloppe, y compris sur le plan des « convictions », voire de la « religion »... Si ma « religion » n'est qu'un des éléments de mes « convictions ». elle s'éloigne de la foi. La foi veut tout : elle ne transige pas. Donc une religion sans foi ne vaut rien. Et la foi, c'est accepter de renoncer à tout ce qu'on jugeait vital ! Si un chrétien veut « sauver » son mélange d'opinions et de religion, sauver « sa vie », il sert deux maîtres, et ce n'est pas tenable. Il faut se dépouiller de cette « vie »-là : accepter de la perdre (« prendre sa croix ») et suivre Jésus dans la rédemption : mort et résurrection.

La société occidentale de 2010 est acerbe envers l'Eglise. Elle l'est au point de révolter des catholiques. Mais l'Eglise c'est le Christ : Il sauve le monde par sa mort-résurrection, non par la force. Que l'Eglise et sa vision de la vie soient éventuellement outragées, c'est un Golgotha. Ne l'oublions pas. Face à l'épreuve, la bonne question n'est jamais : « Seigneur, qu'attends-tu pour restaurer la royauté en Israël ? ». Commentant Luc 9, Mgr Labaky a écrit :

« Reconnaître Jésus pour ce qu'Il est (l'envoyé de Dieu pour notre salut), c'est aussi accepter de marcher à sa suite. Or, ce chemin, nous le connaissons, c'est Celui de la Croix. Il se peut qu'aujourd'hui la croix ne nous effraie plus, tant ce signe est banalisé. Mais que nous atteignent la souffrance, le malheur, l'angoisse, alors il faut, comme par instinct, se tourner vers la Croix et implorer la force d'y unir notre propre souffrance. Il n'y a pas là une réaction de fuite face à nos responsabilités, mais un instinct de vie dont Jésus lui-même nous explique le sens : qui perd sa vie la sauvera, qui sauvera sa vie la perdra. Il faut aller jusqu'au bout des paroles de Notre-Seigneur : on peut passer à côté de la vraie vie en s'arrêtant à l'existence superficielle. Qui ne marche pas derrière le Christ se trompe de chemin : or, sur le mauvais chemin, on avance toujours trop, n'y ferait-on qu'un pas, tandis qu'on ne marche jamais assez sur le bon... »

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