En rentrant hier soir après l'aumônerie des étudiants, j'apprends par une dépèche l'asassinat de Mgr Luigi Padovese, vicaire apostolique d'Anatolie et président de la conférence épiscopale turque. Il avait été un de mes professeurs à l'Université Pontificale Grégorienne (l'année où il est parti pour la Turquie, il devait donner un cours sur la Croix chez les Pères de l'Eglise...).
Les premiers articles disent que le meurtrier est son chauffeur (dépressif) et qu'il ne s'agit pas là d'un acte politique ou religieux.
Il n'en demeure pas moins que c'est un serviteur loyal de l'Eglise et un artisan de paix qui est est rayé de la carte. Homme brillant - il avait été au service du Saint Siège et fut président de l’Institut franciscain de spiritualité si ma mémoire ne me trahit pas - l'enseignement que j'ai eu la chance de recevoir était marqué par une grande foi et un humour délicieux. Il n'hésitait pas non plus à payer de sa personne pour défendre la minorité chrétienne en Turquie.
Il y a quelques jours, Mgr Luigi Padovese avait eu la joie d’annoncer que les pèlerins chrétiens n’allaient plus être obligés de déclarer aux autorités turques leur volonté de célébrer la messe dans l’église St-Paul à Tarse, transformée en musée. Des cardinaux et évêques de nombreux pays avaient appelé le gouvernement turc à ouvrir à nouveau l’église dédiée à l’apôtre Paul afin d’y organiser des célébrations. Il était très engagé dans la préparation du voyage du Pape Benoît XVI en Turquie en 2006 et était attendu à Chypre ce jour pour accueillir le Saint Père.
En 2006, alors qu'il célébrait les obsèques du père Santoro - assassiné lui aussi - il déclarait : « Celui qui a voulu le supprimer physiquement ne savait pas qu’aujourd’hui son témoignage ne serait que plus fort. »
1 commentaire:
triste aussi. pour une Eglise turque découverte cette année, marquée, o combien, et fragile. On en parle peu. De fait.
Enregistrer un commentaire