"Pour toi, âme fidèle, lorsque ta nature
hésite devant les mystères trop profonds de la foi, dis sans crainte, non pour
t’opposer, mais avec le désir d’obéir : Comment cela arrivera-t-il ? Que ta
question soit une prière, qu’elle soit amour, piété, humble désir. Qu’elle ne
scrute pas avec hauteur la majesté divine, mais cherche le salut dans les moyens
de salut du Dieu de notre délivrance. Alors l’Ange du grand Conseil te répondra
: Lorsque viendra le consolateur que je vous enverrai du Père, il rendra
témoignage de moi et vous enseignera toutes choses : toute vérité vous viendra
de l’Esprit de vérité. Qui donc connaît les secrets de l’homme, si ce n’est
l’esprit de l’homme qui est en lui ? De même, nul ne connaît les secrets de
Dieu, sinon l’Esprit de Dieu.
Hâte-toi donc de communier à l’Esprit Saint.
Il est là dès qu’on l’invoque ; si on l’invoque, c’est qu’il est déjà présent.
Appelé, il vient ; il arrive dans l’abondance des bénédictions divines. C’est
lui le fleuve impétueux qui réjouit la cité de Dieu. Lors de sa venue, s’il te
trouve humble et sans inquiétude, mais tremblant à la parole de Dieu, il
reposera sur toi et te révélera ce que Dieu cache aux sages et aux prudents de
ce monde. Commenceront à briller pour toi toutes ces vérités que la Sagesse
pouvait dire aux disciples alors qu’elle était sur terre, mais qu’ils ne
pouvaient porter avant la venue de l’Esprit de vérité qui leur enseignerait
toute vérité.
Pour recevoir et apprendre cette vérité, il est vain d’attendre
de la bouche d’un homme ce qu’il n’a pu recevoir ni apprendre des lèvres de la
Vérité elle-même. Car, selon l’affirmation de cette vérité, Dieu est Esprit ;
et, de même que ceux qui l’adorent doivent nécessairement l’adorer en esprit et
en vérité, de même ceux qui désirent le connaître ne doivent chercher que dans
l’Esprit Saint l’intelligence de la foi et le sens de cette vérité pure et sans
mélange. Parmi les ténèbres et l’ignorance de cette vie, il est lui-même pour
les pauvres en esprit la lumière qui éclaire, la charité qui attire, la douceur
qui saisit, il est l’accès de l’homme auprès de Dieu, l’amour de celui qui
aime, la piété de celui qui se livre sans réserve. C’est lui qui, de conviction
en conviction, révèle aux croyants la justice de Dieu ; il donne grâce pour
grâce, et à la foi qui s’attache à l’écoute de la Parole, il donne en retour la
foi illuminée. »
Guillaume de St Thierry, Le miroir de la foi, 6
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