mercredi 21 mars 2012

Du pain pour la route...


Dans les Discours de Grégoire de Nazianze [1]

Celui qui a pitié du pauvre prête à Dieu, dit l’Écriture.
Qui ne voudrait avoir un tel débiteur qui rendra en temps voulu
            le montant du prêt avec les intérêts ?
Ajoutons :  Par le partage et par la foi, les péchés sont purifiés
Purifions-nous donc par la pratique de la charité,
            servons-nous d’elle comme d’une herbe excellente
                        pour enlever les taches et les souillures de nos âmes,
            et devenons blancs comme neige, à proportion de notre bonté.
Je veux aussi te faire entendre un langage plus saisissant. 


Si tu n’as ni fracture, ni meurtrissure, ni plaie enflammée, ni lèpre de l’âme,
                        maladies qui demandent l’intervention du Christ pour être guéries,
            respecte du moins celui qui a été blessé et broyé pour nous ;
                        et tu le respecteras si tu te montres bon et charitable
                        pour celui qui est le membre du Christ.
Mais si d’aventure, le voleur, tyran de nos âmes, t’a rencontré
quand tu descendais de Jérusalem à Jéricho,
            ou t’a surpris ailleurs sans arme et sans défense, s’il t’a couvert de blessures.
Si ton état est tel que tu ne cherches même pas à te faire soigner
et que tu ne connais pas le moyen de te guérir
 - hélas, quelle plaie et quel abîme de misère ! -
            eh bien ! si tu n’es pas complètement désespéré, si tu n’es pas incurable,
va trouver celui qui peut te guérir, supplie-le, guéris tes blessures par ses blessures ;
            acquiers le semblable par le semblable
ou plutôt, obtiens d’être guéri des maux les plus grands par de moins grands moyens.
Il va te dire : Je suis ton salut, Ta foi t’a sauvé, Voici que tu es guéri,
            et toutes sortes d’autres paroles de bonté,
                        pourvu qu’il te voie bon envers les malheureux !

Bienheureux les miséricordieux, dit Jésus, car ils obtiendront miséricorde. 
La miséricorde n’est pas la moindre parmi les béatitudes.
Bienheureux celui qui est intelligent à propos de l’indigent et du pauvre dit l’Écriture ;
Il est bon l’homme qui compatit et qui prête ; Tout le jour le juste a pitié et fait crédit. 
Approprions-nous cette béatitude ; méritons d’être appelés intelligents ; soyons bons.
Que la nuit même n’interrompe pas ta miséricorde ;
Ne dis pas : reviens et demain je te donnerai. 
Qu’il n’y ait pas d’intervalle entre ta décision de donne et ton geste de bienfaisance.
La seule chose qui n’admet pas de délai, c’est la charité.



[1] Grégoire de Nazianze, Discours 14, 36-38.40, éd. Ouvrières, p. 95 et sq.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Éditions ouvrières! Mazette, comme vous y allez!
Préface de Mgr Krasucki? Wouaouh!
R.

BL a dit…

C'est malin ! En même temps les morts ne font pas de préface !
Hé hé hé

Anonyme a dit…

S'il l'a écrite à la même époque que Greg the Naz'...
Ensemble, tout devient possible....
R.