jeudi 15 mars 2012

Le cri des femmes...


Il résonne dans toute la Bible…
Il y a la prière que la reine Esther laisse monter « dans l’angoisse mortelle qui l’étreignait » : « Mon Seigneur, notre Roi, c’est toi le seul Dieu ; viens me secourir car je suis seule, et je n’ai pas d’autre secours que toi, et je vais risquer ma vie. » Esther 4, 3.
Il y a aussi le cri déchirant de Rachel : « Un cri s’élève dans Rama, des pleurs et une longue plainte : c’est Rachel qui pleure ses enfants et ne veut pas qu’on la console, car ils ne sont plus. » Jr 31, 15

L’interrogation de Marie : « Comment cela va-t-il se faire.. ? » Autrement dit : je ne comprend pas Seigneur, explique moi, donne moi de quoi nourrir mon désir de communier à ta Parole de Vie.                                 
Ces cris, ces interrogations nous font toucher du doigt que ce que nous appréhendons d’ordinaire comme des mouvements du cœur qui nous éloignent de Dieu, que tout ce que nous pensons comme une distance difficilement franchissable posée entre une demande de Dieu et notre réponse supposée être d’un seul bloc, est tout simplement un lieu où Dieu peut nous rejoindre. Il est beau de voir combien ces femmes de la Bible nous éduquent au réalisme spirituel. Ces questions, ces cris que nous portons en nous - et qui parfois affleurent au prix de sons souvent discordant – ne nous sépare pas de l’Amour de Dieu ; c’est ce que nous en faisons qui pourrait faire cela.
Esther, Rachel, Marie… Trois femmes qui nous disent que nos questions sont aussi un lieu d’accueil, de réception d’un amour qui nous précède et nous fonde. Crier du fond de son angoisse, ne pas vouloir être consolé, poser une question, c’est lancer au loin ce qui nous blesse et tenter de saisir avec toute la force d’une « espérance désespérée » la promesse qui ne cesse jamais de nous être faite : « Tu as du prix à mes yeux et je t’aime » pour reprendre les mots du prophète Isaïe.
Ainsi, garder ces cris précieusement pour les jours de grande tempête sera une prudence à avoir, une sagesse à cultiver. La reine Esther, lorsqu’elle prie « Viens à mon secours car je suis seule, et je n'ai pas d'autre défenseur que toi, Seigneur. », fais sienne une expérience connue de beaucoup : l’isolement dans l’épreuve, l’incompréhension d’une situation perçue comme injuste, la perception de sa faiblesse. Et, plongeant au cœur de son désir, elle fait jaillir ce cri d’une confiance authentique qui va être réception de l’unique solidité de la fidélité de Dieu. Cela ne gommera pas sa détresse mais viendra consolider son humanité blessée.
Les cris ne restent jamais sans réponse…
« Et maintenant, aide-moi, car je suis solitaire et je n'ai que toi, Seigneur mon Dieu ». Est 4

Aucun commentaire: