“La lampe de Dieu n’était pas encore éteinte” 1 Sm 3, 3
Une phrase comme ça, au détour
du texte. Une phrase qui n’a l’air de rien et qui provoque la méditation. Au
fond du sanctuaire, quand toute lumière a cessé d’être ; au détour d’une
chapelle, la lueur ténue qui met en relief les formes alentour.
Les contours
d’une statue et les silhouettes des chaises.
Elle n’attire pas forcément, on la
regarde de loin, tranquille, niché dans l’obscurité. Nul ne nous voit,
dissimulé dans les plis nocturnes, nul ne nous voit hormis Celui pour qui la
lampe produit la lumière, Celui qui est lumière.
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L’essentiel est de toujours
marcher, ne jamais s’arrêter, ne jamais cesser d’aimer.
Source de lueurs.
Rien n’est émouvant comme ces
moments de solitude habitée où entre deux dialogues, le soleil décline et baigne
tout d’une couleur d’autres temps. Nous voici alors pèlerins d’Emmaüs-amateurs sur le chemin de la vie. Les coeurs brûlants tout en marchant, les
dialogues d’errance, le brouillard des sentiments et, discrète, la lumière
ténue qui luit au loin, sans que nous en ayons conscience. Quand le coeur
s’égare, toujours retentissent les mêmes mots envers nos interlocuteurs “tu es
bien le seul à ne pas savoir...” Lc 24, 18.
Isolement et départ pour une île qui n’est jamais déserte, même si au
fond de nous même reposent ce désir, cette facilité, cette complaisance envers
la douleur, toujours plus noble à nos yeux que la joie tranquille.
“De quoi parliez vous tout en
marchant ?” De tout et de rien. De ces choses qui nous font saigner le coeur
depuis l’enfance et dont on ne parle que rarement, lorsqu'il déborde de
quelques larmes.
“Où demeures - tu ?” Je demeure
près de la lampe qui luit depuis la nuit des temps, depuis que dans ma création
j’ai ouvert l’avenir à l’homme et à la femme. Et surtout depuis le jour où
l’homme m’a ouvert les bras. De lui, je ne désespère pas. De lui, jamais je ne
désespère.
Dans le sanctuaire, au coeur de
la pénombre, j’attends : Une parole, ressentir une présence. Lever un instant
les yeux vers la croix, lieu de Passion, et un peu plus haut : transfigurer sa
prière dans la lumière de la Résurrection.
“La lampe de Dieu n’est jamais éteinte.”
1 commentaire:
Notre vie est faite de mille morts, les déceptions, les lassitudes, les rêves vains, l’usure du quotidien, la fatigue, les soucis. À chacun de nous Jésus dit : Mon ami, mon frère, mets-toi debout et viens dehors. Arrache les bandelettes de la fatalité. Choisis la vie (***). La vie âpre, la vie rude, la vie débordante. Je suis la Vie bouillonnante. Bien sûr il y a des abandons difficiles, des pertes apparemment irréparables. Mais la mort n’aura pas le dernier mot. Il y a un temps pour tout : un temps pour pleurer, un temps pour être consolé (****). La vie est un don à chaque seconde offert à nouveau par Dieu. Et la joie accompagne le maître de la vie.(psaume dans la ville)
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