jeudi 1 avril 2021

Jeudi Saint...

 Pour méditer...


Jusqu'à la fin... aimer... demeurer avec les siens... Jusqu'à la fin...
Jamais jusqu'à la fin ! La route va ! L'homme passe.
Un jour, inéluctable, sonne l'heure des adieux.
Par la mort - ou par la vie - la mère quitte son enfant, l'ami se sépare de son ami, 
le médecin s'éloigne du malade... L'homme passe.
Et l'Homme-Christ - visage, regard, voix - a passé comme les autres.
Ô Dieu, la présence de l'Amour n'est pas plutôt survenue qu'à peine sa douceur goûtée, elle se retire.
Malgré l'Amour. 
Ah ! Rester en partant ! Impossible ! Je meurs, je pars, je t'abandonne. 
Ah! Que ne suis-je Dieu !
Ô bienheureux Christ ! Bienheureux mourant ! Ce que je ne peux pas faire, Toi tu l'as fait. 
Comment ne l'aurais-tu pas fait, puisque tu aimais ?
L'éternelle Présence dans l'Absence, 
Tu l'as réalisé, Toi, Christ, l'Amour à jamais sans séparation, 
le secours à jamais sans usure dans la courant fatal du temps qui tout emporte.
A l'heure déchirante de l'adieu, tu n'as pu nous quitter, 
Tu n'as pas voulu nous être ôté comme un autre pauvre homme fuyant qui s'écoule, 
et Te voilà, pour toujours, sur notre table, dans notre pain.
Par le Christ, dans l'Eucharistie, l'Adieu, de séparation, devient union : à Dieu.
Marie Noël
in Notes intimes

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