Au détour d'une route sinueuse s'élèvent vers le ciel un clocher, un cloître sous un soleil d'hiver. Il a fallu du temps pour arriver - et encore ne sommes nous plus au Moyen Age ! Le trajet au coeur d'une vallée, la neige encore sur les bas côtés. De l'air partout, de l'espace. Envie de rester. Pas bouger. Le vol d'un milan au loin souple et fluide.
Et soudain là voilà qui apparaît quasiment telle qu'elle devait se présenter des siècles plus tôt. Là voilà belle et fermement posée, précédée d'une croix immense.
Abbaye au milieu du silence, entourée d'un village qui a dû être plus peuplé. Pas un bruit, les pas sur la mousse et le gravier, l'odeur légère de la liberté.
Il est bien inutile de reconstituer le passé, de le rêver. Il reste tant de traces. Ces pierres ont traversées le temps, elles ont franchi les siècles. Le talent des maçons n'est pas seul en cause même s'il faut leur rendre le légitime hommage.
«Si Dieu ne bâtit la maison, en vain travaillent les maçons » (Ps 126,1)
Et parce qu'un matin quelqu'un a eu réellement faim et soif de la Vie, une abbaye a surgit ici. Ailleurs, la même faim édifie une famille, là bas, c'est un ermitage qui s'installe. La vie des pierres qui parle de celle des hommes, de ces communications mystérieuses que nul ne saurait maîtriser, de ces paroles que Dieu met au coeur de l'homme pour une plus vaste possibilité.
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